Le maire de Bonaventure rend les armes
Publié le 4 juin 2024 à 14:42, modifié le 4 juin 2024 à 15:34
Par: Louis-Philippe Morin
Coup de tonnerre en politique municipale dans la Baie-des-Chaleurs. Le maire de Bonaventure annonce qu’il quittera ses fonctions dans moins d’un mois. L’annonce ne surprend pas tout le monde. En effet, pas besoin d’être un expert en politique municipale pour comprendre que, depuis quelques mois, le temps n’est pas au beau fixe au conseil de Ville. Les tensions étaient palpables entre le maire et ses conseillers. Un expert en relations de travail avait même été nommé, par le ministère des Affaires municipales, pour tenter d’aplanir les désaccords.
« Le moment est venu pour moi de tirer ma révérence. Je quitterai mes fonctions de maire de Bonaventure le 2 juillet 2024. », lance solennellement, Roch Audet, maire de Bonaventure.
Dans une cérémonie sans protocole, le maire de Bonaventure depuis 10 ans, Roch Audet, a annoncé qu’il rendait les armes. L’élu démissionne en expliquant qu’il en va de sa santé physique et mentale, usé, on imagine, par le manque d’appui de l’équipe qui l’entourait.
« Je vais faire un parallèle avec un quart- arrière au hockey… Au football… Si tu n’es pas capable d’accomplir des passes, si tes receveurs ne sont pas là pour les capter… qu’est-ce que ça donne de continuer? », sourit le maire sortant.
Après une décennie dans la chaise du maire, Roch Audet se dit fier de ses réalisations. La réfection de la rue Louisbourg, la construction du centre récréatif Desjardins… Mais, la vision du maire ne semblait plus s’accorder à celle de son conseil…
« Les dossiers qui traitaient du plan d’action, qui demandaient des investissements… Le camping en est un. L’hôtel de ville, on a eu certaines frictions à ce niveau-là, parce qu’on avait une perte au niveau du contrôle des dépassements de coûts. », avoue le premier élu de la municipalité.
Le maire Audet quittera ses fonctions le 2 juillet prochain. Le politicien quitte en prenant sa part du blâme. Confronté à une vague de démissions de son administration, des tensions au conseil de Ville, l’élu regrette de ne pas se rendre aux termes de son mandat, mais croit avoir tout fait pour faire grandir sa municipalité.
« De rendre la ville… De rendre les citoyens, fiers de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont par nos infrastructures de loisirs. Pour moi ça a été notre plus grande réussite. Toute la question de mobilité du territoire, aussi… Le déplacement sécuritaire. C’était un des objectifs qu’on avait. Qui était très important. », termine le maire.
L’homme est serein… il assure s’être présenté en politique pour les bonnes raisons : vouloir faire croitre la municipalité et la rendre dynamique. Mais pour la population, surprise de constater le départ de leur maire, on retiendra surtout les derniers mois de ces 10 ans passés à la tête de la Ville.
« Je sais qu’il y avait des conflits à la ville. Ça me surprend quand même. C’était un bon maire. Je ne sais pas qui on va trouver bon pour le remplacer. », nous confie cette dame, à la sortie d’un commerce.
« Pas vraiment non. Il y avait tout le temps des conflits et des désaccords. C’est comme une suite logique de la situation. », analyse celle-ci.
« Un peu oui, mais je pense que ça n’allait pas bien déjà au conseil. », estime cette dernière.
Un transfert des dossiers sera fait progressivement et c’est le maire suppléant, Pierre Gagnon, qui assurera les fonctions de premier élu à Bonaventure, le temps de trouver un remplaçant. À cet effet, la Loi électorale prescrit qu’un maire qui quitte ses fonctions, à plus d’un an des prochaines élections, soit remplacé au cours des 4 mois suivant son départ. En suivant cette logique, les citoyens de Bonaventure iront aux urnes cet automne.