Ça fait depuis 2013 que les élus ont ciblé 7 territoires bas-laurentiens qui devraient être protégés. Avec l’annonce récente de Québec, 6 des 7 sites visés dans la région seront maintenant des aires protégées, à l’exception du Lac de l’Est. Le maire de Mont-Carmel ne cache pas sa déception. Pour la deuxième fois en quelques mois, le Lac de l’Est ne fait pas partie de la liste des aires protégées annoncées par le gouvernement. Une situation qui retarde des projets de développement en lien avec la forêt et le tourisme.

« C’est sûr qu’avec une aire protégée on peut avoir du coupage de bois, c’est ça qu’on veut avoir dans notre forêt et faire de la protection de la nature en même temps », explique Pierre Saillant.

Mais pourquoi le site ne fait toujours pas partie des aires qui seront protégées ? Le conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent a une hypothèse.

« Le gouvernement a probablement choisi de jouer de prudence pour ne pas nuire à une potentielle localisation d’éolienne », croit Patrick Morin, directeur adjoint du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent.

C’est que plusieurs compagnies souhaitent implanter des éoliennes, notamment sur le territoire non organisé Picard, situé tout près de la zone du Lac de l’Est qui serait protégée. Le conseil régional de l’environnement croit que les promoteurs ne présenteront pas de projets à l’endroit où l’on souhaite assurer une protection. Mais le maire de Mont-Carmel est septique.

« Est-ce que des compagnies disent ne faites pas ça, plus tard on va arriver et nos éoliennes vont être là ? », s’interroge Pierre Saillant.

Même si les projets présentés par les compagnies récemment ne ciblent pas le Lac de l’Est, reste que la région a un fort potentiel éolien. Mais le conseil régional croit que ce n’est qu’une question de temps avant qu’une aire protégée voit le jour.

« Nous on est confiant qu’une fois que ces promoteurs-là auront déposé les cartes de leurs projets, on réalisera que y’aura pas d’éoliennes dans ce territoire-là et qu’à ce moment-là, le territoire du Lac de l’Est pourra être ajouté aux trois qui ont été annoncés », estime Patrick Morin.

Le maire de Mont-Carmel a adressé son mécontentement à la députée régionale, Marie-Eve Proulx. Cette dernière n’a pas souhaité commenter le dossier.