Le gîte au clocheton démoli : une page se tourne sur la rue Saint-Joseph
Publié le 12 août 2024 à 17:14, modifié le 12 août 2024 à 17:22
Par: Jérôme Gagnon
Baie-Saint-Paul perd aujourd’hui l’un de ses plus beaux bâtiments patrimoniaux. La démolition du gîte au Clocheton est en cours depuis lundi matin. Jusqu’à tout récemment, il ne restait que la structure de l’ancienne résidence du 50 rue Saint-Joseph.
Tôt lundi, le clocheton est tombé. En fin d’avant-midi, une grande partie de ce bâtiment patrimonial, datant de plus de cent ans, a été démoli. Dans les prochains jours, le terrain sera laissé vacant sous les yeux de citoyens attristés du dénouement.
« Je n’ai pas de mot à dire tellement je suis désolé », mentionne un citoyen regardant le chantier devant lui.
Cette fin maintenant réelle pour la résidence provoque de la nostalgie chez plusieurs.
« Ça fait 25 ans que je rénove le gîte, c’est des beaux souvenirs », se souvient l’homme derrière les récents travaux du bâtiment.
« C’est des beaux souvenirs avec ma mère aussi qu’on a partagé. C’est un projet mère-fille. Nous avons commencé à l’opérer en mai 1999 », se rappelle la propriétaire, Johanne Robin.
Après des mois de pourparlers avec la Ville et des tentatives infructueuses de ventes, Johanne Robin et son mari auront tout essayé pour la préserver. C’est un soulagement pour la femme d’en venir à une conclusion de cette saga.
« Je suis sereine, c’est vraiment une carcasse qu’on démolit ce matin donc c’est moins difficile de l’avoir démolie », mentionne-t-elle.
Chaque morceau utile de l’édifice a été donné soigneusement dans les dernières semaines entre autres à certains sinistrés.
« Il va y avoir plein de petits clochetons, qui vont vivre partout dans la ville. J’invite les gens à se promener, ils vont voir partout des éléments de ma maison. Ça m’a permis d’avancer et je pense que ça fait partie de mon deuil », indique la femme.
Qu’adviendra-t-il maintenant du terrain appartenant à cette dernière ?
« On a un devoir de mémoire. Un jour peut-être qu’il y aura un petit mémorial. C’est important pour les générations futures que les gens sachent ce qui s’est passé le 1er mai 2023 », dit Mme. Robin.
Dans les prochains jours, l’opération démolition sera complétée. Les propriétaires, eux, compte poursuivre leur deuil la tête bien haute.
« Toute la beauté puis toute la joie, ce qu’on a créé au fil des années, ça ne s’en va pas », croit Johanne Robin.