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Le Dr Ngola poursuit le Nouveau-Brunswick, la GRC et Facebook

Publié le 20 janvier 2022 à 22:53, modifié le 21 janvier 2022 à 18:36

Par: Patrick Giguère

Le Dr Jean-Robert Ngola, un médecin qui avait été accusé d’être la source d’une éclosion de COVID-19 au Restigouche, au Nouveau-Brunswick, a lancé jeudi une action en justice à l’encontre de la province, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de Facebook.

Selon la poursuite, les actions des trois autres parties auraient créé une vague d’intimidation et de racisme dans la population et sur les médiaux sociaux à l’encontre de l’ancien médecin généraliste de Campbellton.

«Ces institutions doivent protéger les droits humains, assurer le respect et la paix sociale, au lieu de faire ça, ils ont tout chambardé», lance Me Joël Etienne.

Ayant obtenu un résultat positif à la COVID-19 après un aller-retour au Québec, et ne s’étant pas isolé comme l’exigeait la Loi sur les mesures d’urgence du Nouveau-Brunswick, le médecin d’origine congolaise avait été pointé du doigt par les autorités et traité «d’irresponsable» par le premier ministre néobrunswickois.

«L’allumette, c’est le premier ministre du Nouveau-Brunswick. Le feu de forêt, ça été les réseaux sociaux », explique l’avocat du médecin.

« Il y a avait des personnes qui demandaient qu’on ramène la peine de mort. Il y a des personnes qui voulaient qu’on revienne dans les années 50 et 60 avec l’esclavagisme», s’offusque le président du Conseil multiculturel du Nouveau-Brunswick, Moncef Lakouas.

«Je pense que les deux dernières années ont été les plus difficiles de ma vie», a déclaré le docteur qui travaille désormais à Louiseville, au Québec.

En raison de la pression populaire, et craignant pour sa propre sécurité et celle de ses proches, le Dr Ngola a été contraint de déménager au Québec.

«Ce genre de situation ne doit pas se répéter encore. C’est pour ça que je lui apporte mon soutien», ajoute M.Lakouas.

Choqué par la tournure des évènements, le président de l’Association multiculturelle du Nouveau-Brunswick espère que la bataille que s’apprête à mener les avocats permettra d’enrayer le racisme systémique. Selon l’organisme, pas moins de 86% de la population néobrunswickoise serait victime ou témoin d’actions et de propos racistes chaque jour.

«Faire vivre des cauchemars pareils qui font chambouler des vies entières de part des préjugés qui ne sont pas nécessairement vrais, à la fin de la journée, qu’est-ce que ça en dit sur nous en tant que société ?», soulève-t-il.

Les avocats de monsieur Ngola espèrent obtenir une ordonnance afin que le gouvernement provincial ne puisse plus s’immiscer dans les enquêtes de ce genre.

«Ce qui est important pour le docteur, c’est qu’une situation analogue ne se reproduise pas», mentionne l’avocat.

L’action en justice ne précise cependant pas le montant demandé en dommages et intérêts, une décision qui sera laissée aux tribunaux en raison de la nature de cette affaire «sans précédent», selon l’avocat du médecin, Me Joël Etienne.

-Avec les informations de l’Agence QMI.