Le CREBSL se positionne contre le prolongement de l’A-20
Publié le 12 avril 2024 à 09:24, modifié le 12 avril 2024 à 09:25
Par: Catherine Pellerin

Le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent se positionne contre le prolongement de l’autoroute 20. Par communiqué, le CREBSL affirme que le projet « est en contradiction avec les engagements pris par le gouvernement du Québec pour lutter contre les changements climatiques, en plus d’exacerber la croissance excessive du parc automobile et la crise de la biodiversité. »
« Pour répondre au besoin de rehaussement de la sécurité routière et de fluidité de la circulation sur la route 132, la mise en place d’alternatives telles que le transport collectif et intermodal, ainsi que l’amélioration de la route actuelle, s’impose comme une solution d’avenir, moins coûteuse et cohérente avec les objectifs climatiques »
Le Conseil estime aussi qu’il y a d’autres options qu’une autoroute.
« Les quelque 2 milliards de dollars d’argent public prévu pour le projet devraient plutôt être investis à la fois dans l’amélioration du transport de personnes et de marchandises. Dans le premier cas, il faut engager massivement des fonds dans les services de transport collectif locaux, régionaux et interrégionaux. Cela peut notamment passer par le développement du plein potentiel de la nouvelle Régie de transport du Bas-Saint-Laurent, un projet structurant pour la région qui peut à la fois contribuer à l’amélioration de la circulation sur la 132 et participer concrètement à atteindre nos objectifs climatiques. »
Concernant le trafic routier de véhicules lourds sur la 132, le Conseil propose augmenter le transport de marchandises maritime et ferroviaire.
« Le gouvernement doit avoir une vision d’ensemble et considérer toutes les options possibles, comme une 132 améliorée combinée à d’autres mesures de mobilité durable, avant de construire une nouvelle autoroute », explique le directeur général du CREBSL.
Patrick Morin rappelle aussi que « le projet de prolongement de l’autoroute 20 a été mis en place il y a plusieurs décennies, à une époque bien différente. Le contexte et les enjeux ont évolué ; les solutions doivent être reconsidérées pour ainsi opérer un changement de paradigme. »
Le CREBSL trouve également incohérent de lancer des appels d’offres publics pour des services professionnels concernant la conception du futur pont de la rivière Trois-Pistoles, alors que la construction du tronçon reliant Trois-Pistoles et Rimouski est encore incertaine.
« En réintégrant les travaux de prolongement de l’autoroute 20 au Programme québécois des infrastructures (PQI), de nouvelles études économiques et environnementales devraient être produites, et celles-ci devraient tenir compte des changements climatiques. Ainsi, si la construction du tronçon n’est en ce sens pas assurée, mieux vaudrait attendre les études », déclare l’organisme.
Le CREBSL dit encourager le gouvernement du Québec à prendre des décisions éclairées, durables. « Les infrastructures que nous construisons aujourd’hui seront celles qui seront utilisées au moins pour les 50 prochaines années, il faut absolument se doter d’une vision territoriale ambitieuse, d’un développement concerté », affirme Patrick Morin.