«Je reçois des gestes typiquement sexistes. Comme quand je marche dans l’épicerie, il y a un gamin qui arrête pour insister pour dire que je suis belle jusqu’à l’épuisement. »C’est une situation que vit Leila Sofiane depuis plusieurs années. En plus d’être victime d’intimidation, elle doit essuyer des paroles déplacées de citoyens qui ont une certaine curiosité.«Typiquement , c’est par rapport à ma transition médicale, ils veulent savoir si je vais faire l’opération, c’est quand que la transition se termine, c’est jusqu’au ou que tu veux aller. » explique-t-elle.

C’est en 2017 qu’elle a pris son courage à deux mains pour avouer publiquement son changement d’identité et devenir officiellement une femme. «Dans ma famille, ça ne sait pas très bien passé. J’ai perdu contact avec certains membres de ma famille. Mes amis l’ont très bien reçu.» confie Leila.

Établie depuis 5 ans dans la Baie-des-Chaleurs, elle constate que le manque d’information sur l’identité de genre se fait sentir et que le sujet demeure tabou en Gaspésie.«Les gens que je connais qui viennent de la Gaspésie vivent plus de craintes et de soucis par rapport au dévoilement. C’est que les personnes dans mon entourage qui sont non-binaires,c’est-à-dire qui n’ont pas un genre très traditionnel, eux ils ont beaucoup plus de misère à se faire accepter et à se faire respecter. »

De plus,vivre en région peut comporter son lot de difficultés pour les personnes qui choisissent de changer d’identité.«C’est quand même difficile de trouver un médecin de famille. Moi j’ai dû changer de médecin de famille finalement pour avoir accès à quelqu’un qui accepterait de faire mon suivi en transition médicale. » relate-t-elle.