C’est à l’été 2021 que l’appel d’offres a été lancé. Les travaux d’agrandissement de l’ancien presbytère de Bonaventure devait être achevés en janvier dernier. Huit mois plus tard, toujours aucune pelletée de terre n’a encore été soulevée à ce jour.

«En fait, il nous manquait  l’octroi de permis, l’achat du terrain, l’arpentage. On a eu des délais et reports. Ça été une année très difficile», admet Julie Dalpé, directrice générale du CPE de la Baie.

Mais voilà qu’après avoir réussi à rassembler tous les documents nécessaires du projet initialement prévu en 2008, le ministère de la Famille a avisé la direction générale le 12 septembre dernier qu’elle devrait probablement retourner en appel d’offres, en raison de l’explosion du prix des matériaux de construction.

« On arrivait à la ligne d’arrivée (…) Je trouve ça aberrant. Je trouve que dans le contexte où on est et où on cri pour des places, on a quand même beaucoup de projets sur la table qui avancent pas à la vitesse grand V. (…) Je trouve qu’on a un gouvernement présentement qui veut développer énormément et qui veut répondre aux besoins des parents. Malheureusement, parfois, je trouve que les bottines ne suivent pas les babines pour le côté administratif.»

En plus de devoir retourner à la case départ et de rallonger de six mois à un an l’échéancier des travaux, Julie Dalpé craint que le contracteur qui a obtenu le contrat se retire du dossier.

«Je pense que si on retourne en appel d’offres, je me pense pas qu’il revienne pour soumissionner. Ça fait un an qui attend après nous. Un moment donné on perd un peu d’intérêt», explique la gestionnaire.

En attendant, 26 des 32 enfants qui pourront être accueillis dans la nouvelle section conservent leurs places dans les installations temporaires situées dans le centre Bonaventure.

«Il faut quand même aller de l’avant rapidement. Je ne pense pas qu’on perdre le projet, mais j’ai tout le temps une peur quand même que ça ne finisse pas bien. Ça commence à être un projet qui date.»

À l’occasion d’un point de presse tenu à Bonaventure, Alexis Deschênes n’a pas hésiter à mettre la faute sur le gouvernement de la CAQ pour expliquer les retards engendrés au CPE de la Baie.

«Ce n’est pas ça être à l’écoute des besoins des familles (…) Le ministre de la Famille doit renoncer à sa demande de repartir en appel d’offres. Il doit accepter qu’il y ait augmentation de coûts, afin que nous puissions avancer et répondre aux besoins des jeunes parents de Bonaventure. Il faut que le gouvernement accompagne avec flexibilité au lieu de mettre des bâtons dans les roues» , a précisé Alexis Deschênes.

128 enfants sont toujours en attente d’une place en garderie à Bonaventure.