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Nouvelles

Lac Témiscouata : le traversier Le Corégone utilisé pour aménager une frayère de touladis

Publié le 21 septembre 2022 à 16:59, modifié le 21 septembre 2022 à 17:03

Par: Catherine Pellerin

Une ombre plane sur le lac Témiscouata, avec la découverte de moules zébrées, mais il y a aussi de bonnes nouvelles. Une frayère de touladis vient d’être aménagée, et la méthode utilisée est une première au Québec.

 

Une opération unique s’est déroulée pendant 10 jours sur le lac Témiscouata. Des camions-bennes ont été transportés avec le traversier dans le secteur de Dégelis, pour qu’ils déchargent un type de roches bien précis dans l’eau, près de la rive.

« C’est quand même assez novateur, on n’a jamais fait ça personne, donc on s’ajuste », lance Anne-Marie Pelletier, biologique au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

C’est la première fois qu’un navire est utilisé de cette façon pour aménager une frayère de touladis. La saison du traversier, qui fait habituellement la liaison entre Saint-Juste-du-Lac et le Témiscouata-sur-le-Lac, était terminée. Les responsables ont donc misé sur cet atout.

Des tests effectués au printemps ont démontré que le bateau avait la capacité de remplir cette tâche inusitée.

 

« On utilise le traversier pour éviter d’endommager la bande riveraine. Le projet a vraiment été fait dans le sens d’essayer d’avoir le moins d’impact possible négatif sur le reste de l’environnement », explique Anne Allard-Duchêne, directrice de l’OBV du fleuve Saint-Jean.

Plusieurs acteurs du milieu mobilisés

Plusieurs partenaires participent au projet, qui a débuté en 2016, à la suite d’inquiétudes de pêcheurs.

Les zones de reproduction du poisson, qui ont été localisées et analysées dans les dernières années, sont en mauvais état. L’objectif est maintenant de donner un coup de pouce à la reproduction naturelle de cette espèce.

« En améliorant le substrat d’une des frayères, c’est vraiment un test pour voir si on va être capable d’améliorer la reproduction naturelle de touladis »

Il aura fallu 60 voyages de pierres, pour qu’il y ait des roches sur une épaisseur de 70 cm, sur une superficie de 440 mètres carrés.

« On veut créer des interstices pour que l’œuf du touladi puisse se cacher dans des petits trous pour être oxygéné durant tout l’hiver et puisse se cacher aussi des prédateurs », affirme la biologiste.

 

La rampe d’embarquement a dû être renforcée pour permettre aux roches de mieux se disperser dans l’eau. Un technicien sur la rive et des bouées ont permis de diriger le capitaine, pour placer les chargements exactement au bon endroit.

« C’est spécial un peu, ce qu’on fait là. Ça me fait plaisir de participer au projet », déclare le capitaine du Corégone, Régis Caron.

Les forts vents et la brume ont interrompu les opérations à quelques reprises, mais tous se disent satisfaits.

 

Ce projet a été réalisé grâce à la participation financière d’Environnement et Changements climatiques Canada, la Fondation de la faune du Québec, et le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.

Un suivi important

Un suivi sera fait au cours des 5 prochaines années pour constater s’il y a un impact positif sur la population de touladis. Si oui, d’autres frayères pourraient être aménagées ailleurs sur le lac Témiscouata.

La pêche au touladi constitue un des principaux attraits touristiques de la région. Au cours des dernières années, le ministère a procédé à de l’ensemencement.  Des milliers de petites grises ont été libérées dans le lac Témiscouata, pour assurer le développement de l’écosystème du lac malgré les activités humaines.

« Les poissons qui proviennent de l’ensemencement ont un petit bout de nageoire de coupé, donc on sera capable de savoir si le poisson est d’origine naturelle ou non », affirme Anne-Marie Pelletier, du MFFP.