Déjà, lors de la dernière hausse de 2$ qui avait été annoncée pour 2021, le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, avait réclamé des explications. Il récidive pour 2022.

« On est toujours dans l’expectative, dans l’ignorance et on doit faire un acte de foi. » – Bertin Denis, préfet de la MRC des Basques

« C’est exponentiel. On n’est pas capable vraiment de digérer ça, lance-t-il, visiblement irrité. C’est comme incompréhensible. On n’est pas capable de donner d’explication. J’ai dit ça à mes maires, ils me posent plein de questions, mais je n’ai pas de réponses », poursuit-il.

Il avait tenté l’année dernière d’obtenir des données pour savoir si le service offert aux municipalités correspondait au prix demandé. On lui avait rappelé qu’un ordre de la cour permet à la SÉMER de ne pas divulguer ses chiffres.

« Le jugement dit que la SÉMER peut retenir ses chiffres, ne pas divulguer ses chiffres, pour protéger une entreprise privée. Ça ne dit pas qu’elle est obligée de protéger ses chiffres. Ça dit seulement qu’elle peut les protéger », lance-t-il.

L’élu est clair et souhaite que les citoyens continuent de s’engager et d’envoyer leurs matières à l’usine de biométhanisation. Mais il veut des réponses à ses questions.

« Quand on reçoit des communications de la SÉMER, c’est toujours un grand préambule sur l’efficacité écologique, on ne renie pas ça d’aucune façon. On est extrêmement solidaire de cette intervention-là. Nous, où ça nous fait mal, c’est le prix. » – Bertin Denis

En fin d’avant-midi, le président de la SÉMER, Michel Lagacé, a rapporté qu’une augmentation importante de la prime d’assurance qui s’annonce pour 2022 a forcé cette hausse de coûts pour les citoyens. Il mentionne avoir appelé Bertin Denis pour lui faire part de ces explications. En cours de journée, les préfets des MRC de Kamouraska et de la Mitis, Yvon Soucy et Bruno Paradis, ont tous deux faire part de leur intention de poser des questions aux dirigeants.

L’observateur politique et ex-maire de Saint-Paul-de-la-Croix, Simon Périard, aimerait savoir si les clients privés de la SÉMER paieront aussi plus cher l’année prochaine. Selon des données obtenues après une demande d’accès à l’information, les clients privés ont fourni 76% (11 961 tonnes) des matières à l’usine de biométhanisation en 2020, contre 24% (3 750 tonnes) pour les clients publics.

« S’il fallait que le privé paie ce montant-là aussi (le même coût par tonne que les citoyens), la SÉMER ferait déjà des profits sans même vendre de gaz », pense-t-il.

Simon Périard n’en est pas à sa première demande d’accès à l’information sur la société.

« On se rend compte avec le temps que finalement, il se rajoute toujours d’autres informations qui amènent de nouveaux questionnements. C’est une roue qui tourne et qui ne s’arrête pas. Le seul moyen de l’arrêter, c’est de diffuser certaines informations crédibles validées par des documents. » – Simon Périard

Michel Lagacé n’était pas disponible pour une entrevue, mercredi.