La route 299 coupe la Gaspésie en deux
Publié le 7 décembre 2020 à 16:11, modifié le 8 décembre 2020 à 09:42
Par: Louis-Philippe Morin
Les crues soudaines de la semaine dernière ont causé bien des désagréments dans la Baie-des-Chaleurs. Alors que la route 299 est toujours coupée en deux en raison d’un pont sectionné, des liens économiques sont aussi brisés.
La montée surprise des eaux la semaine dernière a laissé bien des traces sur la route 299. Bien que des parties de celle-ci soient en réfection, le pont du 12e kilomètre coupe toujours cet axe routier en deux. Le maire de Cascapédia-Saint-Jules, Gaétan Boudreau, est positif:
«Si les empattements du pont ne sont pas partis – et ils n’ont pas l’air à être partis – ça pourrait être plus vite. Mais il va y avoir des expertises. »
Ce n’est pas le premier pont qui brise à Cascapédia-Saint-Jules et les élus ont confiance envers le MTQ:
«Ils ne nous laisseront pas avec une dizaine de résidents qui sont pris l’autre bord et qui ont 140 kilomètres à faire pour des emplettes. »
La municipalité offre un service de desserte pour les résidents qui ne peuvent franchir le ponceau avec un véhicule… Mais la situation demeure inquiétante à certains niveaux.
«Puis, c’est pour les urgences aussi! On n’est pas capables de monter avec nos camions de pompier. Les ambulances vont être obligées de prendre du monde… ça donne assez loin : 140km.»
La population de la Baie-des-Chaleurs devra apprendre à vivre avec un détour pour la route 299, mais pour les commerçants, les industries, la chose est plus compliquée.
Des entreprises comme Servab livrent hebdomadairement leurs produits en Haute-Gaspésie et empruntent la route 299. La situation n’est pas nouvelle pour Gilbert Berthelot, président-propriétaire…
«C’est le temps, principalement. Au lieu de traverser directement à Saint-Anne-des-Monts, on se doit de monter à Matane. Donc, dans une route donnée, c’est environ 5 heures de plus.»
Des dépenses supplémentaires en temps et en essence que doivent assumer les compagnies.
«Actuellement, c’est nous qui l’assumons. Donc, on ne vendra pas plus cher à nos clients, on ne chargera pas plus cher non plus. On met ça dans les coûts d’opération. C’est juste que l’opération devient un peu moins rentable.»
Une situation qui entraînera, si rien n’est fait rapidement, son lot de changements.
«En camionnage, on a un certain nombre d’heures qu’on a le droit de faire dans une journée. Alors, dans la période plus forte des 2-3 prochaines semaines, c’est pas impossible que mon camionneur doive coucher à Gaspé avant de revenir. Alors y’a des coûts associés à ça.»
Finalement, au Parc National de la Gaspésie, la situation est stable. Le pont brisé n’a pas d’impacts majeurs sur les réservations. Le Directeur Général, Pascal Lévesque nous a même confié qu’il a confiance que tout se réglera rapidement pour la saison touristique hivernale.