Prévisions météo
État des routes
Marées
Faire défiler
Faire défiler
Faire défiler

Nouvelles

La résidence L’Envol de Saint-Pascal craint de perdre ses préposées aux bénéficiaires

Publié le 30 septembre 2021 à 17:20, modifié le 30 septembre 2021 à 17:36

Par: CIMTCHAU

La ressource d’hébergement pour personnes handicapées L’Envol, située à Saint-Pascal, craint de perdre ses préposées aux bénéficiaires. C’est que Québec refuse de rendre permanente la prime de 4$ l’heure offerte pendant la pandémie, ce qui pourrait creuser l’écart salarial avec les préposées du réseau public et des ressources intermédiaires.

Sylvie Roussel, elle-même préposée à l’Envol, ne cache pas qu’elle réfléchira à son avenir à la résidence, si la prime de 4$ l’heure lui est effectivement retirée, lors de la levée de l’urgence sanitaire.

« Si quelqu’un m’offre un meilleur salaire, je vais traverser. » – Sylvie Roussel, préposée aux bénéficiaires à L’Envol

Au cours des derniers mois, les préposées aux bénéficiaires en ressources intermédiaires ont eu la confirmation que leur prime « COVID » devenait permanente. Au public, la nouvelle convention collective signée l’été dernier augmentera significativement les conditions de travail des préposées. À l’opposé, celles et ceux qui travaillent en ressources communautaires pour personnes handicapées se verront retirer leur prime de 4$ l’heure.

« C’est frustrant parce qu’on fait le même travail quand même. C’est un travail que j’ai déjà fait en plus ailleurs dans le réseau. Donc c’est frustrant un petit peu! », avoue Sylvie Roussel.

La propriétaire de la résidence L’Envol, Carole Lévesque craint que ses employés quittent pour un travail plus payant.

« On est gênés, quand vient le temps d’engager quelqu’un, de parler de salaire. »  – Carole Lévesque, propriétaire de la résidence L’Envol

Déjà, avant la pandémie, l’enjeu de main-d’œuvre était criant. Le retrait de cette prime pourrait être catastrophique. « Ceux au public, Monsieur Legault a monté à 26$, nous je peux vous dire qu’il y a un écart, facilement d’une dizaine de dollars », illustre-t-elle.

La fédération pour personnes handicapées du KRTB soutient la résidence dans sa bataille : la prime de 4$ doit devenir permanente, selon la directrice Rachel Germain.

« C’est quoi la perception, c’est quoi le message aussi qu’on envoie aux personnes handicapées et à leur famille, aux communautés. Est-ce qu’il y a vraiment effectivement deux classes de préposées?, se demande-t-elle. On trouve ça assez aberrant », poursuit Rachel Germain.

Depuis son ouverture en 2010, L’Envol accueille notamment la fille de l’octogénaire Joseph Briand. Sa femme et lui n’avaient plus la forme physique pour prendre soin d’elle. L’écart salarial entre les différentes préposées aux bénéficiaires au Québec ne fait pas de sens, selon lui.

« C’est inquiétant, parce qu’ici, on ne pouvait pas demander mieux comme résidence pour notre fille qui est en déficience physique et intellectuelle », lance-t-il.

Tant la résidence que la fédération pour personnes handicapées estiment que le gouvernement y perdrait au change, advenant une fermeture de l’établissement par manque de main-d’œuvre. Les coûts d’hébergement de ces personnes en CHSLD seraient largement plus élevés, pensent-ils.

Si l’aspect monétaire doit être considéré, la coordonnatrice de la résidence L’Envol, Sylvie Lemieux, rappelle que l’enjeu est plus grand.

« Ils sont en appartement, mais ils gardent un lien avec leur famille. Si on fait des fermetures d’établissement comme ça, les gens vont être relocalisés, ils vont être déracinés, ils vont perdre leur emploi », analyse-t-elle.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a décliné notre demande d’entrevue et n’a pas fourni de réponses à nos questions, au moment d’écrire ces lignes.