La réfection de l’urgence de Maria sur pause?
Publié le 22 novembre 2024 à 14:38, modifié le 22 novembre 2024 à 15:54
Par: Louis-Philippe Morin
Les coupes budgétaires au CISSS de la Gaspésie mettent le projet de réfection de l’urgence à Maria sur pause. Si les patients et le personnel sont les premiers touchés par cette nouvelle, Santé Québec et les politiciens sont déjà la cible de plusieurs critiques. Le projet est dans la salle d’attente… depuis longtemps. La réfection de l’urgence, mais aussi d’une unité de soins intensifs à Maria devront patienter. Coupures de 40 millions au CISSS régional, déficit de 11 milliards de dollars prévu à Québec, pour l’année en cours… La pilule passe difficilement dans la Baie-des-Chaleurs.
La réfection de l’urgence du centre hospitalier de Maria, promise depuis des années, pourrait être mise sur pause, le temps de clarifier certains points. Rappelons qu’en début de semaine, nous vous parlions de coupes budgétaires de 40,7 millions de dollars au CISSS de la Gaspésie…
« Celui des développements qu’on n’a pas amorcé encore… Et qu’on n’amorcera pas. Tout ça sera mis sur pause. De manière à dégager de la marge de manœuvre pour être capable de diminuer nos dépenses. », nous disait Martin Pelletier, président-directeur général au CISSS de la Gaspésie, au début de la semaine.
Concrètement, pour économiser, on doit donc mettre la réfection de l’urgence sur la glace. Suite aux coupures demandées par Santé Québec, le CISSS n’a plus d’argent pour payer des ingénieurs afin de réaliser des études de faisabilité. Une manière de faire qui permettait de prendre de l’avance, en attendant que le gouvernement inscrive le projet au Plan québécois des infrastructures…
Rappelons qu’en juin dernier, la députée de Bonaventure annonçait avoir trouvé cette voie de contournement, pour accélérer la réfection de l’urgence de Maria. Aujourd’hui, par contre, impossible de connaitre l’état d’âme de la politicienne, pour qui le projet est au cœur de son mandat. Elle nous répond, par texto : « être en train de faire des vérifications pour savoir où en est rendu le dossier et ce qui achoppe. ». Une réponse qui déçoit les travailleurs de la santé.
« De peine, et de misère, on avait pu avoir, cette année, une garantie que des études de cas allaient être payées par le gouvernement et remboursées… Tout ça semble tomber, tombé à l’eau pour les prochains mois. Sans garanties que ce sera renouvelé dans les prochaines années… C’est un non-sens. », soupire Pier-Luc Bujold, président du syndicat des infirmières, infirmiers et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec.
Cette possible remise dans l’échéancier exaspère aussi la population…
« C’est sûr que s’ils coupent 40 millions… On n’est pas près d’avoir une urgence. Et ça fait 50 ans qu’elle dure. », sourcille cet homme croisé à Maria.
« Pour avoir travaillé longtemps au centre hospitalier, l’urgence, ça fait longtemps qu’elle est désuète. Je trouve que ce n’est pas un bon… Ce n’est vraiment pas… Ils ont vraiment besoin d’une nouvelle urgence. », nous dit cet autre.
« Je te dirais qu’il y a beaucoup de promesses pour rien. C’est à la grandeur du Québec. Peu importe le parti qui sera au pouvoir, ça va être la même chose. », sourit ce dernier.
Les gestionnaires du CISSS disent être en mode solution, mais le fait est qu’avec ces coupures et la dernière mise à jour économique du ministre Eric Girard, les grands projets risquent de se faire plus rares… et que, donc, les patients de l’urgence de Maria, en attente de mieux, devront, justement, être patients.