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Nouvelles

La politique prise à partie

Publié le 19 janvier 2021 à 16:28, modifié le 19 janvier 2021 à 16:28

Par: Louis-Philippe Morin

Les insultes envers nos élus seraient plus nombreuses depuis le début de la pandémie. Certains citoyens ont la mèche plus courte et se permettent d’être irrespectueux avec les politiciens.

Pour contrer le fléau des insultes et des agressions sur les médias sociaux contre plusieurs politiciens, l’UMQ lance une campagne pour mettre un terme aux menaces et à l’intimidation. En pleine pandémie, la gestion n’est déjà pas facile pour les décideurs. Les gestes déplacés de citoyens, qui sont font plus nombreux, doivent cesser, selon l’organisme.

Les gros mots, les insultes et les menaces dirigés envers les politiciens sont chose courante sur les réseaux sociaux. Pour Mathieu Lapointe, maire de Carleton-sur-Mer, les commentaires sur Facebook ont raison de certains élus.

«La venue des réseaux sociaux, avec ce qu’on voit, n’aide certainement pas la cause. J’ai des collègues qui ont démissionné en cours de mandat parce qu’ils ne souhaitaient plus vivre ce genre de situation là.»

Depuis quelques mois, l’UMQ sent une montée de l’agressivité vis-à-vis le monde politique et Suzanne Roy, présidente de l’organisme, estime qu’il est temps d’agir.

«Oui, évidemment, ça aurait pu venir avant, mais ce qu’on constate, par contre, c’est que dans les derniers mois, il y a de plus en plus d’intimidations et de menaces.»

Une tendance qui viendrait, dit l’UMQ, de nos voisins du sud.

«On l’a vu aux États-Unis, le resserrement est arrivé à quelques jours avant la fin du mandat du Président. Alors peut-être que si le resserrement était arrivé plus tôt, il ne serait pas arrivé à y avoir des institutions démocratiques comme ça l’a été.»

Pour certains élus de la région, il est nécessaire de remettre les pendules à l’heure. À Paspébiac, dernièrement, une décision juridique concernant l’ex-directeur général a suscité des éclats sur les médias sociaux. Régent Bastien tempère la situation:

«Y’aurait pu y avoir quelque chose… mais nous, en fait, on a juste voulu que ça ne devienne pas exponentiel. Donc, on a juste voulu avertir la personne en lui disant : Regarde, oui, t’as le droit de t’exprimer, t’as une liberté d’expression, mais tu dois le faire de façon adéquate, avec respect.»

Sylvain Roy a vécu de près ces insultes sur les médias sociaux après avoir émis une simple proposition.

«Il y a eu une déferlante de critiques. La critique, ça va… mais les menaces, c’est autre chose. Il y a des gens qui n’ont aucune réticence et aucun scrupule à menacer des gens et ne sont pas conscients de l’impact que ça peut avoir. »

Pour l’Union des municipalités, ces propos n’ont pas leur place.

«On peut tout leur dire étant donné qu’ils ont été élus. Donc, ils doivent accepter n’importe quelle attaque personnelle, l’intimidation… mais la réponse est non!»

Se lancer en politique apporte son lot d’opposition, mais les élus peuvent faire face à la situation. Yvan Saint-Pierre, maire de Nouvelle, est un politicien d’expérience et hoche la tête:

«Quand on se présente en politique, c’est sûr qu’on va toujours faire face à une certaine opposition et je pense qu’il faut vivre avec… je pense aussi que c’est souhaitable dans une démocratie. Par contre, l’opposition ne doit pas devenir agressive!»

Pour Éric Dubé, maire de New Richmond, le plus dur c’est lorsque les membres de leur famille sont pris à partie.

«Souvent, c’est nos familles qui sont au cœur de ça, qui sont des victimes collatérales… eux n’ont pas choisi de faire de la politique et c’est pour ça que, des fois, ça devient malsain.»

Avec les élections municipales qui arrivent dans quelques mois, l’UMQ souhaite que les futurs politiciens et politiciennes ne soient pas freinés dans leurs ambitions par des attaques qui n’ont rien de respectueux.