La menace Trump secoue l’industrie automobile de nos régions
Publié le 27 mars 2025 à 17:29, modifié le 27 mars 2025 à 17:42
Par: Ariane Boyer
À une semaine de l’entrée en vigueur de nouveaux tarifs douaniers de 25 % imposés par les États-Unis, l’industrie automobile est aux aguets.
Dès ce matin, des entreprises de transformation de pièces dans nos régions tenaient des réunions pour décider de la suite quant à cette menace qui plane. Du côté des concessionnaires, l’inquiétude est bien présente.
Chez Kia, Julien Tremblay, directeur des ventes, estime qu’on pourrait s’attendre à des hausses importantes.
« On voyait par exemple sur une voiture de 40 000 $, peut-être une augmentation de 4000 $, c’est certain que sur le pouvoir d’achat des clients ça va avoir un impact et sur nos ventes ça va avoir un impact », indique-t-il.
La directrice générale de Toyota Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet, constate que l’industrie navigue dans l’incertitude.
« On ne sait plus trop comment réagir face à cela. C’est sûr que nos équipes sont à pied d’œuvre pour essayer de contrer ça. Mais je vais vous dire, ça ne sera pas simple », indique-t-elle.
Elle note aussi un comportement nouveau chez plusieurs consommateurs.
« Il y a beaucoup de locations que les gens ont décidé d’acheter, et puis ils ont gardé leur véhicule. En prévision de ce qui s’en venait ? Oui, en prévision de ceux qui s’en venaient », précise-t-elle.
Vincent Beauchesne, président du Groupe Véloce, indique qu’« il ne faut pas oublier une chose : il y a un marché de véhicules d’occasion, qui est toujours présent, qui n’a pas de tarif douanier ».
Un avantage que les concessionnaires tentent de mettre à profit.
« Actuellement, à l’encan, ils paient un super bon prix, donc ça nous aide dans un certain sens à faire des transactions, de reprendre les véhicules en échange, parce qu’on est capable d’offrir un meilleur prix. Mais c’est une roue qui tourne », souligne Julien Tremblay.
Et les répercussions se font sentir au-delà des salles de montre. À Saint-Jean-Port-Joli, Rousseau Métal Inc., fournisseur pour des concessions à travers l’Amérique du Nord, observe déjà un ralentissement.
« Nous, on avait plusieurs projets du mois d’avril, mai, juin, qui sont déplacés au mois d’août, septembre, octobre, et même certains en 2026 », indique Charles-Alexandre Paré, président de l’entreprise.
Malgré tout, du côté de Toyota, on garde le cap sur la construction d’un tout nouveau bâtiment à l’entrée ouest de Rivière-du-Loup.
« On est positifs dans notre construction, et puis on avance. Il faut avancer, on ne peut pas arrêter et dire qu’on ne bouge plus à cause de monsieur Trump, ça ne marche pas. On avance et on fait nos projets », affirme Sylvie Vignet.
Reste maintenant à voir si Donald Trump mettra le pied sur le frein d’ici le 2 avril prochain.