La menace du coyote
Publié le 5 novembre 2020 à 16:46, modifié le 5 novembre 2020 à 17:04
Par: Louis-Philippe Morin
Des veaux et des agneaux qui disparaissent… Des éleveurs de la Gaspésie sont désespérés par la présence de plus en plus menaçante d’un prédateur envahissant : le coyote.
Éleveur de bœuf de boucherie depuis plus de 15 ans, Pascal Mercier n’en revient pas de la présence de plus en plus accrue du coyote.
Lui et sa conjointe ont trouvé un, puis deux… puis huit veaux tués par le même prédateur : le coyote. Des bêtes pas du tout effrayées selon Pascal Mercier:
« Avant, on les a toujours entendus de loin, mais ils se rapprochaient pas. Maintenant, ils vont se rapprocher jusqu’à 30-40 pieds de nous autres, 10-15 mètres, facilement… ils ont pas de gêne, ils se tassent pas»
Pour monsieur Mercier et les autres éleveurs touchés par les ravages du coyote, il y a des solutions… Nous avons rencontrés, Bernard Dubé, trappeur.
Ce dernier affirme que sa cueillette de coyotes bat des records cette année. Et quand on lui demande s’il y aura un jour un équilibre dans cette population… Il répond d’un ton rieur:
«Oubliez ça! Les américains qui sont plus intelligents, plus fins que l’univers ont essayé d’éradiquer le coyote et ils n’ont pas pu! Donc, je considère que nous on va avoir de la difficulté à le faire disparaître… pis c’est pas l’objectif non plus.»
Le Ministère de la Faune réagit avec prudence. Aucune donnée n’est disponible sur le sujet. Pour Martin Daurais, biologiste à la direction de la gestion de la faune de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, les attaques sur le bétail peuvent s’expliquer par une baisse de leur régime alimentaire disponible en forêt.
«Les sources de nourriture sont relativement en baisse pour le coyote. Une baisse de population de cerfs. Les populations de lièvres qui sont très basses. C’est une bête opportuniste, qui est à la recherche continuel de nourriture. Sans que ce soit normal, c’est quand même pas surprenant qu’on en observe près des fermes.»
En attendant une solution, les éleveurs de bétails comme Pascal Mercier… Les éleveurs d’agneaux et autres doivent apprendre à vivre avec la présence du prédateur… Et se consolent en se disant qu’ils ne sont pas seuls.
«De ce que j’entends des autres fermes aux alentours, tout le monde vit le même problème. Puis on vit un problème accentué de toute façon qui augmente sur les fermes.C’est ce que j’entends autour, mais sans aller plus loin»