La Jean-Richard, dernière goélette du Québec, exposée dans Charlevoix
Publié le 27 juin 2025 à 16:30, modifié le 27 juin 2025 à 16:30
La Jean-Richard, dernière goélette du Québec construite dans Charlevoix en 1959, fait un retour symbolique dans la région grâce à une exposition au Musée maritime. Malgré son démantèlement, plusieurs artéfacts ont pu être sauvegardés.
C’est un retour au pays plus qu’improbable pour la Jean-Richard, construite à Petite-Rivière-Saint-François à la fin des années 50. Gisant sur la rivière Gatineau depuis 40 ans, lourdement endommagée par un incendie, l’épave a finalement été démantelée en 2024 par la Garde côtière canadienne, qui la jugeait dangereuse pour l’environnement.
Le Musée maritime de Charlevoix envoie alors une équipe dans l’espoir de récupérer des pièces. « Avec les plongeurs on a pu identifier les parties les plus intéressantes, qui pouvaient être sauvegardées. Avec les gens de la Garde côtière, ces morceaux-là ont été préservés délicatement, un peu comme un bijou qu’on ressortait du fleuve », se rappelle Hubert Desgagnés, conseiller scientifique du Musée maritime de Charlevoix.
Quelques artéfacts sont donc sauvés des eaux, dont une hélice marine à trois pales. Le musée tenait à préserver autant que possible les derniers vestiges d’une époque qui a marqué l’histoire de Charlevoix. « On croyait que c’était important de la ramener chez elle, qu’elle revienne à la maison. On l’a fait entre autres pour les citoyens, pour la population charlevoisienne aussi, qui a vu naître ces goélettes-là », affirme Annabelle Tremblay, directrice générale du musée.
La région a été le théâtre de nombreuses naissances de goélettes, mais aussi de plusieurs naufrages. C’est le sujet de l’exposition du même nom, qui se renouvelle grâce à des images sous-marines prises en août 2024. Une équipe avait exploré une épave gisant au sud de L’Isle-aux-Coudres depuis 200 ans, à 45 mètres de profondeur.
On la soupçonne d’être le Minerva, un navire de la marine marchande britannique. « Comme toute bonne épave, elle demande qu’on puisse identifier un objet très précis, idéalement le nom du bateau, pour dire : c’est le Minerva. Donc on préfère jouer de prudence. C’est une course au mystère », précise Hubert Desgagnés.
Le Musée maritime de Charlevoix poursuit sa mission de préserver le patrimoine maritime de la région. Après la construction d’abris pour protéger les goélettes de l’ancien chantier maritime, il cherche maintenant à financer leur restauration.