La fin de la PCRE se fait sentir dans les banques alimentaires
Publié le 5 novembre 2021 à 16:26, modifié le 5 novembre 2021 à 17:19
Par: Patrick Giguère
Avec la fin des programmes de soutien en lien avec la pandémie, l’insécurité alimentaire est en hausse en Gaspésie. Plusieurs familles et personnes seules ont de la difficulté à rembourser le trop perçu au fisc ou ne réussissent pas à se dénicher un boulot.
Le remboursement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) rattrape principalement les personnes âgées dans la MRC du Rocher-Percé. Entre le mois d’août et octobre dernier, le Centre d’action bénévole a traité 84 demandes, c’est une trentaine de plus que l’année précédente.
«On parle surtout des personnes âgées qui recevaient peut-être 1200 $ou 1250$ par mois incluant leur supplément de revenu garanti et leur pension de vieillesse. Là, c’est leur supplément qui a été coupé pour la plupart au complet. C’est environ 615$ de déficit par mois», révèle l’intervenante psychosociale du Centre d’action bénévole Gascons-Percé, Jo-annie Castilloux.
À Paspébiac, le Collectif-Alimentaire a préparé sensiblement le même nombre de boîtes qu’en 2020. Les responsables observent un changement dans la clientèle. En plus des usagers habituels, de nouveaux visages, principalement des familles, viennent cogner à la porte de l’organisme.
«Le petit ou moyen travailleur qui se retrouve à payer une fortune en impôts parce qu’il a reçu de la PCU pendant trois ou quatre mois, il n’a pas les moyens. (…) Ça fait plusieurs familles que je vois qui vivent sur les allocations familiales pendant des semaines. J’en connais aussi que ça fait trois mois qui n’ont pas d’emploi», constate la responsable de l’aide alimentaire, Kathy-Édith Lacroix.
Et avec la hausse de l’inflation et les prix qui explosent, il y a aussi certains demandeurs qui n’y arrivent tout simplement plus et qui sont dans l’obligation de se tourner vers l’organisme pour obtenir des denrées.
«Le prix de la nourriture a augmenté durant la pandémie et il n’a pas redescendu. Le prix de l’essence est rendu à un prix de fou. On le voit que c’est concret, que les gens sont endetté», souffle-t-elle.
Malgré des besoins plus importants à combler, les deux organismes sont en mesure de remettre de la nourriture aux plus démunis.
«Au niveau de la nourriture, il y a un programme alimentaire qui vient d’être mis en place dans la MRC. On va chercher des choses-là, sinon on achète dans les épiceries. (…)C’est sûr qu’on a toujours besoin d’argent et les gens peuvent venir n’importe quand aussi porter des denrées», mentionne madame Castilloux.
À l’approche de la période des Fêtes, les deux responsables s’attendent à une augmentation des demandes et comptent donc sur la générosité du grand public.