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La CNESST forcée de lui payer son pot

Publié le 27 septembre 2017 à 16:15, modifié le 4 octobre 2017 à 11:38

Par: CIMTCHAU

Un accidenté du travail de Saint-Athanase, au Témiscouata, vient de remporter une importante bataille. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) sera forcée de lui payer sa marijuana thérapeutique.

La vie de Normand Demers a basculé le 19 août 2009. Il a reçu sur le pied un équipement agricole, ce qui a déclenché chez lui le syndrome douloureux régional complexe. «Tout stimuli est douleur, tu touches c’est douleur. La jambe, c’est comme si j’avais deux barres de fer chaque côté et que tu frappes dessus au marteau», explique-t-il.

Sept ans plus tard, après avoir essayé des dizaines de médicaments, son médecin lui a prescrit de la marijuana médicale. «À peu près tout ce qui existe sur le marché pharmaceutique je l’ai essayé, sans résultat. C’est la seule chose qui est capable d’amener un soulagement», témoigne M. Demers. «La CNESST refusait de payer, disait nous autre du pot on ne paye pas pour ça», raconte son avocat, Me. Marc Bellemare.

Un récent jugement du Tribunal administratif du travail ordonne à la CNESST de rembourser à Normand Demers les frais pour l’achat de cannabis aux fins thérapeutiques. «La marijuana séchée a été considérée par le tribunal dans ce cas-ci comme étant un médicament comme tous les autres qui, s’il fait l’objet d’une prescription médicale doit être payée par la CNESST», précise M. Bellemare.

La CNESST se défend de refuser systématiquement de payer pour du pot. «En ce qui concerne la marijuana, c’est sûr que nos procédures administratives font en sorte qu’on y va souvent avec une évaluation médicale qui s’ajoute au protocole. C’est possible qu’on rembourse la marijuana thérapeutique», commente le porte-parole de la commission, Maxime Boucher. «Tout ton énergie que tu perds à focusser pour te battre bien tu ne l’as pas pour guérir ni pour tes traitements», déplore l’accidenté. «Il va falloir que la CNESST arrive en ville et accepte la réalité du moment, ajoute son avocat. Si c’est bon pour les consommateurs du dimanche, c’est certainement encore plus justifié pour les invalides qui souffrent et qui ne peuvent pas travailler.»

Normand Demers espère servir d’exemple pour ceux qui vivent le même problème: «Il y a des lois, vous avez des droits, faites respecter vos droits.»

Cette victoire le soulage d’un poids énorme. Maintenant il peut se concentrer sur son bien-être, dans la mesure du possible.