Une oeuvre à la fois très dure, mais attendrissante qui déstabilise dès les premières scènes. Inspiré par des gens que la réalisatrice a côtoyés dans les dernières années, le scénario nous fait entrer dans une famille éclatée suite à un drame survenu 10 ans avant le 20e anniversaire du personnage-titre; incarné avec grande vérité par Rosalie Bonenfant. Tourmentée et en crise identitaire, elle tente de s’émanciper de son père, campé par un Roy Dupuis au sommet de son art, pour se rapprocher de sa mère, interprétée par Noémie Gaudin-Vigneault.

Un sujet peu exploité que la créatrice de Trois-Pistoles tenait à transposer sur grand écran: « En fait, j’avais vraiment une pulsion, une urgence de raconter cette histoire…de raconter cette histoire-là sur cette période charnière qui n’est pas une période facile, mais qui permet de mettre, quand il y a des failles plus importantes; ça voit le jour à cette période-là j’ai l’impression. Quand je parle de faille, je parle de troubles de santé mentale ».

Ce film, qui fera certainement œuvre utile auprès de plusieurs, a d’ailleurs été présenté, en grande première, hier soir, du côté de la Capitale Nationale dans le cadre des Rendez-vous Québec Cinéma. Un bel honneur pour la cinéaste qui a récemment été mise en nomination pour le prix Jacques-Marcotte, décerné par la SARTEC; et qui vise à récompenser le « meilleur scénario, long métrage de fiction francophone ».

Alors si on se fie à l’accueil de l’industrie, probablement qu’Inès suscitera de belles réactions à sa sortie en salle, le vendredi 6 mai prochain. « Je suis très, très honorée de la place que les Rendez-vous Québec Cinéma m’ont fait cette année, j’ai une leçon de cinéma aussi, puis ce beau tapis bleu, c’est vraiment une belle reconnaissance des pairs. C’est très, très apprécié et je suis très reconnaissante » conclut celle qui travaille déjà à un nouveau projet cinématographique.