Pour Jocelyne Leblanc, l’automne c’est les vacances. Mais pas sur le bord d’une plage. Amoureuse de chasse depuis longtemps, elle ne manquerait la saison pour rien au monde. Elle aime se retrouver dans sa cache, à l’affût:

«Faut toujours que je prenne mes congés pour la chasse parce que si je n’en ai pas, y’a quelque chose qui manque.»

Initiée très tôt à la chasse par ses grands-pères et son père, elle accompagnait ses frères et a fini par développer cette passion. Par contre, elle a dû faire preuve de persévérance:

«… et je me disais : il doit avoir de la place pour les femmes… mais dans le temps d’avant, il y avait pas beaucoup de femmes qui chassaient. Il pouvait y avoir des femmes qui accompagnaient leur mari, mais les femmes n’étaient pas chasseuses.»

Experte, elle transmet maintenant ses connaissances à des collègues, des amies, des parentes. Ce matin, elle chassait avec une ex-collègue: Claire-Hélène Philippe. Cette dernière a eu la piqûre, entre autre, grâce à la passion communicative de madame Leblanc:

«On a commencé à pratiquer ensemble et elle m’a dit : tu devrais aller faire ton cour et j’ai dit; pourquoi pas?.»

Les deux amies chassent parfois ensemble et c’est maintenant au tour de l’élève de vouloir intéresser d’autres femmes:

«C’est sûr que je veux initier le plus d’amies femmes possible. Et ça serait le fun, éventuellement, qu’elles m’accompagnent.»

Pour les boutiques spécialisées de chasse et pêche, cette nouvelle clientèle est de plus en plus nombreuse. Gérant chez Rhéal Pitre Sport, Louis-Philippe Éthier est à même de constater cette progression féminine:

«Depuis la dernière année on a remarqué une nette augmentation des dames, des chasseuses. Et puis, c’est beau à voir aller, ça fait de la diversité… puis ça amène aussi une autre culture au domaine de la chasse. »

Stéphanie Vadnais, de la Fédération des chasseurs et pêcheurs, et absolument ravie de constater les statistiques spectaculaires en Gaspésie:

«Vous êtes vraiment la région gagnante au niveau des femmes à la chasse. Je vous parlais de 28% à l’échelle de la Province… Au niveau du cours d’initiation à la chasse en Gaspésie on est 47% de femmes. »

Jessica Cyr, une autre chasseuse confirme la tendance. Selon elle, dans quelques années, on aura atteint la parité dans cette activité:

«Quand même, oui… parce que j’en connais plusieurs. C’est quasiment 50-50 : les familles, les filles pis tout le monde. »

Peu importe qu’on soit chasseuse ou chasseur, l’avenir de cette activité en Gaspésie s’annonce plutôt rose.