L’itinérance progresse dans nos régions, dont dans Charlevoix.

« Nos partenaires communautaires nous en parlent plus, c’est en émergence clairement dans Charlevoix », indique Audrey-Maude Southière,  directrice territoriale – secteur de Charlevoix au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Longtemps invisible, le phénomène devient progressivement visible et les besoins s’accentuent.

« Le niveau de pauvreté est extrêmement élevé, on n’a jamais vu autant de demandes. Mes employées et moi, on est au maximum de nos capacités », avoue la directrice générale du Centre communautaire Pro Santé de Baie-Saint-Paul, Annie Bouchard.

Pour y faire face, le milieu s’active et a créé en janvier un comité dédié à cet enjeu.  Au tour de cette table chapeautée par le CIUSSS, on peut compter L’OMH, les MRC, le DSI et les différents organismes communautaires du territoire.

« C’est justement un des objectifs de ce comité-là. L’un des axes prioritaires est de mettre en commun les observations de tous et chacun afin de dresser un portrait clair. Ça permettra par la suite de dégager les besoins prioritaires », explique Mme. Southière.

Devant un phénomène bien présent dans la grande région de Québec, le CIUSSS a développé son expertise au fil des ans.  Frédérick Keck est l’une des références pour l’organisation. L’homme œuvre depuis 20 ans en itinérance.

« Si on ajoute plus d’intervenants sur le terrain, ça ne va pas régler le problème de l’itinérance, on va juste mieux accompagner les personnes. On doit travailler aussi sur des solutions structurelles », souligne l’adjoint à la direction à la Direction des programmes Santé mentale, Dépendances et Itinérance.

La clef demeurera toujours l’entraide, croit-il.

« L’idée, c’est vraiment de structurer le travail au niveau de l’organisation pour voir comment est-ce qu’on adresse le phénomène. Au niveau de l’itinérance, l’enjeu est entre autres lié aux logements, à la pauvreté, à l’éducation et à la judiciarisation. Ce sont tous des éléments qui doivent être pris en compte aussi quand on veut vraiment adresser le phénomène par la racine », poursuit l’homme qui a travaillé aussi dans le milieu communautaire.

D’ailleurs, pour certains cas, le CIUSSS offrait auparavant le déplacement vers d’autres ressources à Québec. Une solution qui n’est plus souhaitable pour la clientèle originaire de la région.

« Depuis 3 ans, c’est vraiment de l’itinérance de gens de Charlevoix qui sont vraiment issus de la communauté. Ils ne veulent pas être déracinés puis se retrouver dans des milieux ou ressources qu’ils ne connaissent pas », plaide Annie Bouchard.

Pourrait-on voir des annonces prochainement ? Pour l’instant, le comité poursuit son travail de concertation afin de faire plus et mieux.