Itinérance dans Charlevoix : un visage à ce phénomène grandissant
Publié le 23 octobre 2024 à 16:53, modifié le 24 octobre 2024 à 14:30
Par: Jérôme Gagnon
L’itinérance progresse dans nos régions, comme dans Charlevoix, une situation qui devient de plus en plus visible sur le territoire. Depuis quelques semaines, un homme vit dans une tente sur les terrains de La Malbaie. Jérôme Gagnon l’a rencontré.
*Voyez le reportage complet de Jérôme Gagnon dans la vidéo ci-dessus*
Cette tente abîmée par les vents et qui se trouve dans le secteur de Cap-à-L’Aigle représente un bien triste refuge pour Germain Dufour.
« Le propriétaire a changé dans mon ancien logement à Pointe-au-Pic et il y en a 3 et 4 qui se sont ramassés comme moi sans logement. Quand il fait beau comme ça, ce n’est pas pire. Quand il fait moins 20, c’est d’autres choses », mentionne-t-il.
Après avoir perdu son logement, le Charlevoisien originaire de Baie-Sainte-Catherine s’est promené dans plusieurs établissements et organismes de la région et même jusqu’à Québec.
« Tu te laves à la débarbouillette, comme tu peux; ce n’est rien de drôle », signale l’homme.
Son constat, difficile de garder une place dans un refuge très longtemps.
« Bien des fois, tu couches dans la rue pareille dehors ou que tu passes la nuit debout », indique ce dernier.
Depuis deux mois, l’homme s’est résigné à vivre dans cette tente. Il se cherche toujours un nouveau chez-soi, mais la tâche semble presque impossible avant l’hiver, s’inquiète ce dernier. Il demande donc l’aide de la population.
« Je me cherche une chambre ou un petit 1 et ½, j’ai essayé à bien des endroits », raconte M. Dufour.
Et ce n’est pas par manque de volonté des ressources existantes. Les organismes Ressources Genesis et Centr’hommes l’aident tant bien que mal. Selon le Service d’aide communautaire de Charlevoix-Est, neuf personnes sans domicile fixe ont obtenu du soutien dans les derniers mois. Des billets d’autobus vers Québec ont été offerts et des chambres ont été payées.
« J’en connais qui ont été chez Centr’hommes aussi, mais ils se sont trouvés une chambre ou des amis les ont hébergés », dit-il.
Rappelons qu’une table de concertation régionale dédiée à cet enjeu a été mise en place. Préoccupé, le maire de La Malbaie a promis mercredi qu’il allait tenter d’aider l’homme. La question est maintenant de savoir combien de cas comme Germain on retrouve dans la région.