Itinérance dans Charlevoix : les services d’hébergement à pleine capacité
Publié le 9 juillet 2025 à 16:19, modifié le 9 juillet 2025 à 16:19
La lutte contre l’itinérance se poursuit dans Charlevoix. Les services d’hébergement temporaire sont utilisés à pleine capacité. La minimaison de Baie-Saint-Paul notamment, qui permet d’offrir un toit en urgence à ceux qui se retrouvent sans logis, a toujours été occupée depuis son ouverture en novembre.
Avant son projet de minimaison pour contrer l’itinérance, la Ville de Baie-Saint-Paul n’avait aucune infrastructure pour répondre aux besoins grandissants. En à peine huit mois, neuf personnes y ont séjourné. L’intervenante en itinérance qui les accompagne, Marie-Ève Trudel, n’a connu aucune pause.
« Jamais je n’ai passé je pense une journée et demie qui était libre. Puis à chaque fois, comme la dernière fois elle était libre. Imagine donc, deux heures après, un téléphone de l’hôpital. Il y a quelqu’un qui est en instabilité. Ça cadre dans notre plan puis la personne est arrivée dans la même journée », relate l’intervenante.
Le Centre communautaire Pro-Santé, qui gère la minimaison, est conscient que sortir une personne de l’itinérance n’est pas l’affaire de quelques semaines.
« J’en ai, oui, qui m’amènent le grand sourire puisque c’est un beau wow, puis qu’on voit qu’ils évoluent. Puis eux, ils vont donner des suivis que ça va bien. Mais ce n’est pas une grande majorité. Parce que c’est sûr que quand on est dans la grande itinérance, il y en a que c’est ancré en eux », partage Marie-Ève Trudel.
Du côté de La Malbaie, l’organisme Centr’hommes Charlevoix va réaliser des travaux afin de doubler la capacité d’accueil de son service d’hébergement temporaire. Il passerait de trois à six chambres et serait opérationnel avant l’hiver prochain, période critique pour les personnes itinérantes.
« On a fait un partenariat avec le Motel Riviera pour pouvoir héberger, puis on avait trois chambres, donc avec les trois chambres du Riviera et nos trois chambres cet hiver, ça roulait temps plein », justifie le directeur général de l’organisme, Félix-Antoine Bergeron.
Les organismes de services sociaux dans l’ensemble de Charlevoix se parlent régulièrement pour répondre efficacement à un phénomène presque invisible dans la région.
« Dans les grandes villes, on les voit les itinérants dans la rue. Dans Charlevoix, le monde s’entraide, donc ils vont dormir sur un divan, ils vont dormir dans un garage non chauffé, mais c’est toujours très temporaire », précise M. Bergeron.
La possibilité d’ouvrir une deuxième minimaison à Baie-Saint-Paul n’est pas écartée. Tout dépend du financement, mais Marie-Ève Trudel serait prête à accompagner plus de personnes.