Tout coûte plus cher… mais dans l’agriculture c’est encore plus vrai. Les intrants ne cessent d’augmenter et les agriculteurs en arrachent. Il faut dire que les prix ont doublé pour le diesel et la tendance à la baisse ne semble pas être pour demain. De plus, le transport a aussi augmenté ses tarifs…

« L’incidence du pétrole présentement on va peut-être le voir juste cet automne parce qu’il va y avoir encore des augmentations, parce que le pétrole monte à deux et vingt-six, mais là les compagnies de transports… je veux dire, les coûts changent tout le temps, fait qu’ils envoient ça quelque part et c’est au client qu’ils envoient ça », raconte le co-propriétaire de la ferme Bourdage, Pierre Bourdage.

Ajoutez à cela le prix de semences qui a lui aussi augmenté, la rareté et le coût élevé des fertilisants engendré par la guerre en Ukraine, le manque de main-d’œuvre chronique… et vous êtes à l’aube d’une crise agricole.

« Je pense qu’il y a une conscientisation à faire, on parle d’autonomie alimentaire, on parle d’autosuffisance. Je pense que c’est primordial présentement de s’assurer qu’on va pouvoir continuer de vivre de l’agriculture et pour continuer de pouvoir vivre de notre production », propose M. Bourdage.

Pour le moment, le ministère de l’Agriculture ne se prononce pas sur l’aide qu’il pourrait apporter aux producteurs. Par contre, il ne faudrait pas se surprendre de voir les agriculteurs demander des compensations ou des programmes d’aide pour tenter de sauver la saison et espérer faire un peu de profit.

« Là les producteurs je leur conseille fortement, s’ils veulent jaser, d’appeler à l’ACFA ça va être très bien pis y va être capable de discuter avec ces personnes-là parce qu’on est tous dans les mêmes problèmes », conseille la présidente de l’Union des Producteurs Agricoles de la Baie-des-Chaleurs, Michèle Poirier.

Il ne faudrait pas se surprendre si les hausses de production et de transformation des produits fermiers soient refilées aux consommateurs.

« Ce n’est pas positif d’augmenter nos coûts, mais c’est sûr qu’on va équilibrer avec le prix de vente ce qui va faire en sorte que nos marges vont quand même se maintenir, ce qui est important c’est qu’on garde la marge de profit qui va assurer une pérennité », explique Pierre Bourdage.

Déjà, le lait a augmenté… mais les produits maraîchers pourraient suivre la même tendance dans les prochaines semaines, si rien n’est fait.