« C’est arrivé comme une pluie de sauterelles. Ils ramassent tout sur leur passage. Quand ils ont fini de manger, il n’y a plus rien. C’est là qu’ils vont changer de place », explique le citoyen qui a tiré sur la sonnette d’alarme, Normand Lafrance.

Il suffit de marcher un peu pour que des centaines d’insectes sautent et volent à vos côtés.

Normand Lafrance et sa conjointe préparent leur jardin depuis le mois d’avril. Avec cette invasion qui dure depuis 2 semaines, le couple a presque tout perdu. Pour eux, leur jardin fait parti de leur vie. Depuis plus de 25 ans, ils mettent la main à la pâte pour avoir des réserves en vue de l’hiver.

« Là il n’y a même plus de fraises des champs, de framboises, de bleuets et il n’y aura plus de légumes du jardin », renchérit monsieur Lafrance.

Ils ne sont pas les seuls à être aux prises avec ses indésirables. Normand Lafrance nous a expliqué que des voisins étaient venus sonnés à sa porte.

« Ils ont dit que ça n’avait pas d’allure, ils ont tous mangé chez eux. La rhubarbe, la bardane, les hostas, les fleurs, la pelouse, tout a été dévoré par les insectes. »

Des producteurs agricoles auraient même vu la majorité de leur récolte être ravagée.

Normand Lafrance est découragé de la situation après toutes les heures passées sur sa plantation.

« L’an passé, on a ramassé 60 livres de framboises, cette année, elles vont sécher là. »

Le biologiste et préposé aux renseignements entomologiques à Insectarium de Montréal, André-Philippe Drapeau-Picard, a donné des explications sur cette espèce.

« Ces criquets-là ont une espérance de vie de quelques semaines, donc là, à ce moment de l’année, début juillet, c’est généralement là où on en voie le plus », a-t-il expliqué.

Selon ce biologiste, ces insectes se multiplient à une plus grande vitesse avec la chaleur et la sécheresse.

« Quand ces conditions sont réunies, leur abondance peut augmenter rapidement. De façon très locale, il peut avoir des petites épidémies, des petites invasions. »

Il y a tout de même une lueur d’espoir pour les citoyens au prix avec ce problème. Cette espèce envahissante n’aime pas l’humidité.

« Dans les prochains jours on s’attend à avoir de la pluie, ce qui va peut-être, on l’espère pour ceux qui cultivent des plantes, faire diminuer leur nombre », explique monsieur Drapeau-Picard.

Il déconseille l’utilisation de pesticides, étant donné qu’ils peuvent affecter d’autres insectes bénéfiques pour les plantations et l’écosystème. Le spécialiste en insecte suggère de les capturer à l’aide d’un filet ou encore de mettre une protection sur les plantations.