Industrie de la pêche : gestion écosystémique
Publié le 20 octobre 2023 à 11:11, modifié le 18 octobre 2023 à 17:36
Par: Félix Côté
Le réchauffement des eaux bouleverse l’écosystème marin et par le fait même, elle influence l’industrie de la pêche partout dans le golfe du Saint-Laurent. Devant la situation les chercheurs ont proposé à Pêche Océan d’avoir une approche écosystémique pour gérer l’industrie.
Au mois de septembre, la température des eaux du Golfe était 5 degrés plus chauds qu’elle le devrait. En juillet, aussi des records étaient affichés au thermomètre. Le changement de température a des conséquences directes sur les déplacements des espèces marines.
« À la vitesse que ça va avec plusieurs degrés par année tous les biologistes sont d’accord pour dire que les espèces ne pourront pas s’adapter alors qu’elles n’ont qu’une solution c’est de fuir quelque part », décrit le professeur émérite en biologie marine de l’UQAR, Émilien Pelletier.
Plusieurs études sont menées depuis les deux dernières décennies pour s’adapter aux réchauffements des eaux. Toutefois M. Collin affirme que les études ont un problème d’échantillonnage. Donc, les résultats ne permettraient pas de donner l’heure juste au ministère.
« Faut que tu partes au début avec des bonnes donnés et un bon échantillonnage et comme je vous dis ils utilisaient 14 à 20 Pécheurs de la baie des Chaleurs pour toutes leurs études », raconte-t-il.
Les chercheurs croient également qu’une approche de gestion écosystémique réussirait à garantir une pérennité dans l’industrie des pêches. Mais il semblerait que les études soient en retard.
« Pas juste essayer, il va falloir le faire et avant qu’il soit trop tard (…), mais on reste toujours dans une prévision comme une prévision météo. On essaye de deviner ce que ça va donner, mais il ne faut pas s’attendre à un miracle », précise le professeur émérite en biologie marine de l’UQAR.
Selon le président de l’association des pêcheurs pélagiques, le ministère devrait financer des recherches plus approfondies, il invite d’ailleurs les chercheurs à venir en mer pour constater ses propres constats.
« qu’ils viennent pêcher avec nous… Ça serait la meilleure solution »
En attendant, les pêcheurs de la péninsule acadienne proposent que d’autres espèces soient pêchées pour réguler l’écosystème et pour permettre d’avoir une source de revenus.
« C’est que ça permettrait de faire à ce moment-là qu’il s’est donné une option aux pêcheurs pour tenter de survivre dans cette crise », explique le directeur général de Fédération régionale acadienne pêcheurs professionnels (FRAPP), Jean Lanteigne.
Le ministère de Pêche et Océan a récemment donné sa position sur sa manière de faire la gestion dans l’industrie. La ministre, Diane Lebouthillier, entend s’attaquer aux problèmes un à un en commençant par la crevette, et ne prétend pas vouloir gérer un écosystème.