Incursion dans le monde des éducatrices en CPE
Publié le 14 décembre 2021 à 17:31, modifié le 15 décembre 2021 à 09:45
Par: CIMTCHAU
Les éducatrices en CPE sont de retour au travail depuis hier, après une grève qui aura duré près de deux semaines. Pour mieux comprendre leur rôle, le CPE des Jardins Jolis de Rivière-du-Loup nous a ouvert ses portes ce matin.
À notre arrivée, Annick Gagnon, qui est à l’emploi du CPE depuis 2001, va chercher les enfants qui viennent d’être déposés par leurs parents. Après un câlin avec un et des salutations avec d’autres, une période de jeux libres lui permet de nous parler quelques minutes, alors que d’autres parents font leur entrée.
« On est comme des mini mamans! On ne remplace pas les parents, mais on est là en support et les enfants et les parents nous considèrent de façon très importante dans leur vie. On le sent et ils ne sont pas gênés de nous le dire! », lance-t-elle d’emblée.
Annick, qui s’occupe d’un groupe d’enfants de quatre et cinq ans, peut être responsable de 10 enfants à la fois, selon les ratios prévus. Son rôle, rappelle-t-elle, va bien plus loin que la surveillance. L’auteur de ces lignes a été à même de le constater sur place.
« On favorise l’autonomie, la socialisation, d’être capable d’interagir en groupe, après ça on les amène à développer leur plein potentiel. » – Annick Gagnon, éducatrice en CPE
De plus en plus, les éducatrices sont aussi appelées à jouer un rôle pour détecter, en première ligne, des lacunes du développement, en plus de faire des suivis auprès des parents.
« Au niveau du langage, ça c’est sûr, de plus en plus. Des fois, c’est au niveau des interactions sociales. Ça arrive souvent aussi que les enfants aient de la difficulté à entrer en contact avec des amis, ils sont plus directs. On leur montre comment », explique-t-elle. Quelques instants plus tard, une petite dispute survient entre deux enfants. Calmement, elle explique à l’un d’eux qu’il existe une meilleure façon de faire.
« Surtout quand ça rentre à l’école, il ne faut pas que ce soit toujours par la violence. Il faut essayer d’intégrer les bonnes manières. Ça fait partie des étapes qu’on apprend à la garderie », note l’éducatrice, après son intervention.
« Quand ils rentrent à l’école, au moins, ce n’est pas là que tout, tout, tout ressort. C’est vraiment avant, donc maintenant, ça commence à être à la garderie que ça se passe pour que quand ils arrivent à l’école, ils soient de plus en plus prêts. » – Annick Gagnon
Au CPE des Jardins Jolis, le moral était bon, mardi matin. L’entente de principe entérinée cette fin de semaine prévoit un rattrapage salarial de 18% pour les éducatrices, en plus des autres gains réalisés. Annick Gagnon croit que cette hausse donnera un grand coup de main pour la rétention du personnel.
« Je pense que ça va vraiment nous aider, ça va nous donner une chance aussi pour le recrutement au cégep », pense-t-elle. Elle rappelle que de nombreuses éducatrices ont quitté le milieu au cours des dernières années, en raison des conditions salariales.
La directrice générale du CPE, Mary-Eve Gauvin, se réjouit elle aussi. Bien qu’elle n’ait pour le moment aucune difficulté à recruter son personnel, elle planche sur des projets d’agrandissement ou de nouvelles installations qui nécessiteront des embauches.
« On aurait toujours voulu plus, par contre on est très satisfait. Ça va nous aider beaucoup, beaucoup pour l’embauche de nouveau personnel pour les projets d’agrandissement et tout ça », conclut-elle.