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Îles-de-la-Madeleine: congédiée après avoir accepté un verre de son patron

Publié le 3 septembre 2024 à 10:30, modifié le 3 septembre 2024 à 14:31

Par: CIMTCHAU

Une employée de Pascan Aviation a perdu son emploi après avoir accepté un verre de la part de son patron lors d’une soirée bien arrosée dans la maison de repos des équipages de la compagnie aux Îles-de-la-Madeleine.

«C’était un piège», s’insurge la conseillère syndicale Caroline Bédard au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). «Un superviseur, donc un représentant de l’employeur, a participé à l’infraction. Ça n’a pas de sens!»

À l’intérieur, toutefois, l’ambiance est à la fête, car un superviseur tient une soirée pour «remercier» les employés qui travaillent au sol.

La fête bat son plein

En principe, l’agente de bord ne peut pas consommer d’alcool, puisqu’elle a un vol dans moins de 12 heures, mais le superviseur, qui est au courant, lui offre tout de même un verre, qu’elle accepte de bon cœur en se disant qu’il ne doit pas y avoir de problème.

«Il m’en a versé plus qu’un», confie-t-elle sous le couvert de l’anonymat. «Du vin et de la bière», précise-t-elle, en ajoutant ne pas savoir combien de consommations elle a bu ce soir-là.

Le cœur à la fête, les «huit ou neuf» convives continuent de s’amuser jusqu’à environ 23 h 30, puis tout le monde rentre chez soi et notre agente de bord monte se coucher.

«Le lendemain matin, j’étais correcte pour travailler», assure-t-elle. «Puis tout est resté là, je n’en ai pas entendu parler pendant un mois.»

Dur lendemain de veille

Le 24 juillet, l’agente de bord est convoquée à une rencontre avec ses patrons. On lui annonce qu’une enquête est déclenchée sur ce qui s’est passé, quelques semaines plus tôt, dans la petite maison verte.

Le SCFP est d’avis que cette employée n’aurait pas été mise à la porte si elle n’avait pas été vice-présidente du syndicat. «Ce sont des représailles de la part de l’employeur», soutient Mme Bédard, qui allègue que d’autres employés dans la même situation s’en sont tirés avec pour seule conséquence une tape sur les doigts. Les employés ne sont d’ailleurs pas testés avant de prendre un vol, ce qui fait que personne ne peut savoir s’ils ont consommé de l’alcool la veille, à moins d’être dénoncés ou pris en flagrant délit.

«Party house»

La conseillère syndicale déplore en outre que la maison de repos semble avoir perdu sa vocation première. «Les patrons utilisent la maison d’équipage, ils débarquent là avec leur famille. Ça se transforme parfois en “party house”. Ils ne sont pas assez stricts sur le fait que c’est une maison pour que les équipages se reposent», plaide Mme Bédard.

Et cela pose un enjeu de sécurité, puisque même sans prendre part aux fêtes, il arrive que des employés aient du mal à dormir quand d’autres festoient trop fort dans les aires communes.

«Quand tu n’as pas dormi, c’est aussi pire que si tu as bu la veille», illustre la conseillère du SCFP.

Appelée à réagir, Pascan Aviation a préféré ne pas faire de commentaire en affirmant il s’agit d’un cas de «régie interne». «Évidemment, nous réfutons les allégations du syndicat», a simplement ajouté le chef des finances de la compagnie, Yani Gagnon.

Rappelons que Pascan est l’un des principaux transporteurs aériens régionaux au Québec. La compagnie offre des vols quotidiens dans une dizaine de municipalités au Québec, au Nouveau-Brunswick et au Labrador.

Avec les informations du Journal de Québec