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Il met la clé sous la porte après 35 ans

Publié le 29 novembre 2022 à 16:57, modifié le 29 novembre 2022 à 17:02

Par: Patrick Giguère

L’heure de la retraite sonnera dans quelques heures pour le propriétaire du dépanneur de la Petite-Rivière de New Richmond. Sylvain Poirier a consacré les trois dernières décennies à dépanner un peu tout le monde, mais faute d’avoir trouvé de la relève pour reprendre son commerce, il se résigne à fermer.

C’est à 20h ce mercredi que la sonnette de la porte du dépanneur de la Petite-Rivière se fera entendre pour une dernière fois. Après avoir passé les 35 dernières années à dépanner un peu tout le monde, sept jours sur sept, ou presque, du petit matin jusqu’à tard le soir, Sylvain Poirier fermera définitivement son commerce.

«Je ne peux pas dire que ça ne me fait rien du tout. C’est sûr que j’ai hâte de décompresser, mais je vais m’ennuyer de tout mon monde. Ça va être quelque chose», souligne avec humilité le propriétaire.

Avec l’aide d’un courtier immobilier, l’homme de 65 ans tentait depuis deux ans de trouver un acheteur, sans succès.

«Le contexte économique et les caisses ne sont pas friands pour prêter pour tout ce qui touche à l’essence. Il faut que tu aies un volume extraordinaire ce que je n’avais pas. C’est ce qui fait que ça ne s’est pas vendu», explique M.Poirier.

Au fil des ans, le bon vivant au caractère taquin estime que près d’un million de personnes a poussé la porte de son commerce.

« Il y a eu Patrick Huard, Anik Jean et Guy Mongrain que j’ai pu servir (…) Ma blonde m’a toujours dit: comment que ça se fait que tu écœures tout le monde, tu leur chantes des bêtises et ils reviennent tous? Il faut croire qu’ils aiment ça. Ça tout le temps marché de même. On a tout le temps eu du plaisir», raconte le père de deux garçons qu’il a élevé au deuxième étage de son commerce avec sa conjointe.

C’est le 7 juillet 1987, après avoir travaillé une douzaine d’années à l’hôtel  de son père qu’il suit les conseils de son paternel et construit son commerce.

«J’étais mon propre boss et c’est ça qui m’intéressait en partant. Pis des heures et des sept jours de travail, on faisait ça à l’hôtel et ce n’est pas ça qui me faisait peur», lance-t-il.

Le prochain réveillon des Poirier devrait être rempli d’émotions alors que Sylvain ne sera pas obligé de garder le fort et pourra prendre part aux célébrations. Il s’agira d’une première en près de cinq décennies.

«Ça va faire près de 47 ans si je combine avec les années à l’hôtel et au dépanneur. On va prendre un petit drink c’est sur. Ça va être de la bonne bouffe et en famille. Ça va être de toute beauté.»

D’ici la fermeture, Sylvain continuera à bien servir ses clients et à être fidèle poste comme il l’a toujours été pendant toutes ces années.