Deux ruptures de service en quelques jours dans Charlevoix. Trois en trois semaines. Le coupable désigné : les horaires de factions.

« Ils (le gouvernement) ont les ingrédients en mains pour régler la situation. c’est le temps que ça tombe parce qu’il y aura des conséquences tragiques un moment donné », mentionne le vice-président du syndicat des paramédics de Charlevoix, Emmanuel Deschênes.

« C’est un horaire qui était à la base temporaire et c’est un horaire qui est désuet. On est rendus en 2022. »,  indique Erick Tremblay, directeur général par intérim de la CTAQ dans Charlevoix.

Pourtant, la CTAQ avait tenté de tout prévoir. Des quarts de travail avaient été convertis à l’heure sur un véhicule par le CIUSSS cette fin de semaine.

« On a essayé de se tourner du côté des entreprises qui sont limitrophes à notre secteur dans le but de voir s’il ne pouvait pas eux aussi faire un ajout pour combler l’horaire malheureusement ça n’a pas été possible de le faire », ajoute M. Tremblay.

« C’est 28 h de travail pour sa semaine et là, on roule entre 40, 50 et 60 h », déplore le représentant des employés de la région », dénonce M. Deschênes.

Heureusement, pas de conséquences graves jusqu’ici. Mais le syndicat s’attend à ce que ça se reproduise. Chez les gestionnaires, on tente d’attirer du personnel pour éviter de rejouer dans le même film.

« Je ne veux pas me faire alarmiste. Honnêtement, on est actuellement en embauche et on espère avoir du sang neuf. Je ne vous cacherais pas que les horaires de faction sont un frein pour plusieurs à venir travailler dans la région », soutient Erick Tremblay.

« Tu as 24h de garde, puis tu es payé 11.43 h et tu veux faire ça ? Poser la question, c’est y répondre », dit le paramédic qui n’a jamais vu rien de pareil en 25 ans de service.

De plus, les paramédics de Charlevoix sont en grève depuis le 16 mars. Les syndiqués de la CSN au sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020.

« On trouve ça bien plate la grève, il n’y a personne qui fait ça de gaieté de cœur. À un moment donné, il faut se faire entendre, puis on est très limité dans nos moyens », explique Emmanuel Deschênes.

« Chaque appel qui va être placé au 911 va être répondu par un véhicule ambulancier peu importe son degré d’urgence », se veut rassurant le directeur général.

À l’écriture du reportage, nous étions toujours en attente d’une réponse au bureau de la députée, Émilie Foster. Toutefois, le syndicat et la CTAQ s’attendent pour dire que la balle est dans le camp du ministère de la Santé et du Conseil du trésor.