Homard : la crise évitée
Publié le 23 mai 2024 à 18:34, modifié le 24 mai 2024 à 08:18
Par: Félix Côté

Les pêcheurs de homard de la péninsule acadienne ont eu raison de la ministre des Pêches et des Océans. Cet après-midi, Diane Lebouthillier a reculé sur la fermeture de la zone 23. Les homardiers pourront reprendre la mer, dès demain matin.
Les homardiers ici sont heureux que leur moyen de pression ait porté fruit. Rappelons que samedi, le ministère des Pêches leur ordonnait de retirer des eaux leurs 60 000 casiers pour une période de 15 jours, en raison du passage d’une baleine noire. Rapidement ils ont ramené leurs lignes de capture sur le bord de la côte, dans les eaux peu profondes où aucune baleine ne s’aventure. Hier encore le MPO demandait aux pêcheurs de retirer totalement leurs lignes, ce qu’ils ont refusé de faire, en guise de protestation contre la mesure qu’il jugeait injustifiée. Cet après-midi, la ministre des Pêches Diane Lebouthillier a donné raison aux pêcheurs.
« Je pense que c’était sa dernière chance parce que c’était le temps qu’elle réagisse parce que ça fait depuis samedi qu’on sait ça sans nouvelles d’elle et il fallait vraiment qu’elle fasse quelque chose », mentionne le pêcheur de homard Mario Chiasson.
C’est toute une crise qui vient d’être évité dans la péninsule acadienne. À noter que la fermeture d’une zone de pêche représente des pertes de près de 9000$ par jour par pêcheurs. Pour une période de 15 jours, l’économie de la péninsule acadienne aurait été amputée de 30 millions de dollars. Rappelons que les pêcheurs ont reçu l’appui de leur député fédéral, Serge Cormier, du forum des maires de la Péninsule acadienne et de nombreux experts.
« Il faut qu’il y ait un zonage pour les Homardiers et qu’on puisse au moins pêcher en bas de 10 brasses si la baleine arrive pas barrée jusqu’à la cote », raconte Mario Chiasson.
Par ailleurs les experts réitèrent que de nombreuses avancées technologiques telles que des casiers sans câbles ou à maillon faible permettraient aux pêcheurs et aux baleines de coexister dans les mêmes zones maritimes de manière durables
« Présentement il y a 356 baleines noires, mais admettons qu’on réussisse à les sauver et que dans quelques années il y en avait 8000 on ne pourra pas seulement fermer le golfe du Saint-Laurent et arrêter de pêcher. Donc, il va falloir passer par autre chose que des fermetures d’opté pour des technologies qui permet de pêcher là ou les baleines sont, et selon moi ça c’est vraiment la voie la plus intéressante », explique la biologiste marine et médiatrice environnementale, Lyne Morissette.
Les homardiers espèrent que cet épisode alimentera les réflexions avant de procéder à d’éventuelles fermetures des zones de capture, et que la consultation auprès des pêcheurs sera faite avant de mettre toute une industrie au bord de la crise.