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Haute-Côte-Nord : sans réseau pendant 20 km après un accident sur la 172

Publié le 31 janvier 2023 à 17:08, modifié le 31 janvier 2023 à 17:13

Par: Jérôme Gagnon

Parcourir vingt kilomètres après avoir fait un accident pour pouvoir appeler les services d’urgences, c’est ce que quatre jeunes femmes ont vécu sur la Haute-Cote-Nord. Elles se considèrent chanceuses d’être encore en vie. Une meilleure couverture cellulaire est vivement réclamée sur la route 172.

« On est quand même contente d’être encore là »

Juliette Bouchard et Ariane Dion ont vécu toute une frousse samedi alors qu’était en direction de Sacré-Cœur sur la route 172 avec deux de leurs amies.

«  En raison sûrement d’une plaque de glace, j’ai perdu le contrôle. J’ai fait 2,3 des zigzag dans la rue. Après ça, on est entré dans le banc de neige, on a fait un tonneau puis on est tombé dans l’eau », raconte la conductrice de 19 ans, Juliette Bouchard.

Par miracle, leur voiture retombe sur ses roues. Après avoir repris leur esprit, les étudiantes du Cégep de Chicoutimi tentent par tous les moyens d’appeler les urgences. Sans succès.

« On a essayé trois fois d’appeler puis on n’entendait rien. Ça ne fonctionnait pas », mentionne la jeune femme originaire de Tadoussac.

Les jeunes femmes sortent par les fenêtres du véhicule et doivent trouver rapidement une solution.

« On est toutes glacées, on a les pieds gelés et nous sommes toutes mouillées. Nous étions au bout de nos ressources », se rappelle Ariane Dion.

Elles réussissent à obtenir l’attention d’un automobiliste qui s’arrête. Ce dernier devra par la suite parcourir 20 KM afin qu’elles réussissent à contacter le 911.

« J’ai un doigt foulé. Moi, j’ai une entorse cervicale. Heureusement, on n’a pas été blessé gravement », indiquent ces dernières.

« J’ai croisé le directeur des incendies avec ses phares allumés. Nous avons toujours des craintes à chaque semaine quand on le voit circuler. On se dit… est-ce que c’est mon enfant et effectivement c’était mon enfant », mentionne Mireille Pineault.

La mère de Juliette Bouchard se remet tranquillement de ses émotions. Selon elle, cet accident doit servir d’exemple afin que le gouvernement complète rapidement la couverture cellulaire de ce secteur achalandé.

« En 2018, il y a eu le G7 à La Malbaie. Je trouve que ça a été très facile de déployer 15M$ pour le réseau cellulaire.  Va-t-il falloir payer une ride à Monsieur Trudeau sur la route Chicoutimi-Sacré-Cœur afin qu’il nous ajoute le réseau », lance-t-elle.

Mireille Pineault a raconté le récit de sa fille sur les réseaux sociaux et elle compte joindre des élus afin de se faire entendre. Contacté, le député René Lévesque, Yves Montigny, dit avoir bien entendu les propos de Mme Pineault. Il souligne qu’il s’agit d’une promesse de son gouvernement. Un appel d’offres pour cartographier le réseau cellulaire du Québec a été lancé le 5 octobre dernier.

« C’est un enjeu très important pour nos régions, on le voit quand des incidents comme cela se produisent, je vais suivre le dossier de près. », promet-il.

« Ça pourrait sauver des vies. Cette journée-là,  j’étais supposé avoir mon neveu de 18 mois. J’essaie de m’imaginer ce qui se serait passé si je m’étais ramassée dans la même situation avec lui », se demande Juliette Bouchard.