Hausse du prix de l’essence : Les stations-services, pas plus gagnantes
Publié le 9 mars 2022 à 16:44, modifié le 9 mars 2022 à 16:51
Par: Jérôme Gagnon
Jour après jour, le prix de l’essence monte en flèche. Il s’élève désormais à plus de 1,95$ le litre dans nos régions. Certains accusent les stations-service pour cette augmentation. Un détaillant indépendant a voulu rectifier le tir.
De 1,66 à 1,78 $ à maintenant 1,95$… la hausse du prix de l’essence fruste tout le monde y compris les stations d’essence.
« Je leur réponds tout simplement que moi aussi je suis un consommateur. Je remplis mon fameux pick-up comme tout le monde », soutient Gilles Menard, copropriétaire, dépanneur P-H Ménard de Baie-Saint-Paul.
Gilles Menard est copropriétaire d’une station de service indépendante à Baie-Saint-Paul.
« Ce sont les grandes pétrolières qui contrôlent le marché donc je fais ce que je peux faire. C’est de suivre les autres puis d’essayer de survivre avec ça », dit-il.
Il assure que son profit est le même qu’avant, malgré ce que certains pensent.
« Je déplore que la Régie de l’énergie et CAA-Québec mentionnent aux nouvelles que la marge de profit est très élevée par les détaillants. Moi, ce n’est pas mon cas », mentionne l’homme d’affaires.
Selon ce détaillant, le prix risque de monter encore dans les prochaines semaines.
« Je pense que ça va encore monter parce qu’écoute avec ce qui s’en vient. Ça n’augure pas très bien. Le malheur là-dedans, c’est qu’on ne comprend vraiment pas pourquoi que ça monte autant que ça », questionne le Charlevoisiens.
Selon l’économiste, Patrick Gonzalez, c’est une question d’offre et de demande.
« C’est vraiment dû à la hausse du prix du brut et à la hausse du prix de l’essence en général à l’échelle nord-américaine et ce n’est pas un phénomène local », explique le professeur au département économique de l’Université Laval.
La pandémie a causé un arrêt très important de la production de pétrole.
« À moins qu’il y ait d’autres très grosses mauvaises nouvelles qui se manifestent, c’est déjà en train de se corriger dans la mesure où les raffineries sont incitées à produire davantage et à mettre plus de d’essence sur le marché. Par contre, l’inflation est moins évidente à corriger et ça peut durer plus longtemps », ajoute l’expert.
Et on craint d’assister à une vague de vols d’essence au cours des prochaines semaines.
« On se croise les doigts. Jusqu’à maintenant, on n’a rien eu et on n’espère pas en avoir. C’est sûr qu’on a un bon système de caméra de surveillance », mentionne Manon Boily, copropriétaire de la station-service située à Baie-Saint-Paul.
Dans les derniers jours, Ottawa a demandé au Bureau de la concurrence de surveiller le marché du carburant afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de collusion dans la détermination du prix de l’essence.