Le taux de la taxe foncière générale diminuera de près de 10%. Pour une résidence unifamiliale dont la valeur moyenne sera de 246 049$ en 2023, il en coûtera 129$ de plus.

Le maire Mario Bastille explique avoir tout tenté pour limiter l’impact pour les contribuables, alors que la valeur des maisons a explosé.

Les propriétaires ont vu leur nouveau rôle d’évaluation bondir en moyenne de 17%, mais dans certains cas, l’augmentation représente jusqu’à 30%.

La Ville estime que la hausse de 5,3% de la taxe foncière générale est conséquente, avec le taux d’inflation qui se situe à 6,9%.

Explosion des coûts pour plusieurs services

Les taxes de services feront aussi mal au portefeuille des citoyens. Les contribuables devront payer plus cher pour les services d’aqueduc, d’égout et la collecte des matières résiduelles. La vidange des fosses septiques passera de 100$ à 131$, une hausse de 31%.

La Ville assure ne pas avoir le choix de refiler la facture, qui a grimpé considérablement. Certains services municipaux coûtent beaucoup plus cher. Le déneigement des rues, par exemple, a augmenté de 82% par rapport à l’an dernier.

La Ville doit aussi faire face à une explosion des taux d’intérêt, ce qui fait très mal.

Difficile de couper dans le gras

Mario Bastille affirme qu’il manquait au départ 3 M$ pour réussir à boucler un budget équilibré de 57 M$.

Les élus ont dû faire des choix, pour éviter de couper dans les services offerts aux citoyens. Certains projets seront abandonnés et d’autres mis sur la glace, dont celui de passerelle piétonnière reliant les parcs de la Chute et de la Croix.

Également, les résidents de Rivière-du-Loup doivent s’attendre à voir moins d’employés des travaux publics à l’œuvre pour réparer les rues. L’enveloppe pour le pavage passera de 2,2 M$ à 1,2M$. La somme accordée à l’entretien pour les espaces verts et les bâtiments municipaux a également été gelée.

« On ne peut pas couper dans le gras. Il n’y a pas de dépenses superflues. Sinon, c’est de pelleter par en avant des investissements qu’il faudra faire de toute façon », explique Mario Bastille, qui assure que le conseil a fait des choix responsables.

La Ville a même dû piger de l’argent dans son bas de laine, pour éviter d’alourdir la charge des citoyens inutilement. Plus de 2 M$ du budget provient de surplus accumulés au fil des ans.

Plusieurs chantiers

Le maire rappelle que quatre chantiers majeurs ont été réalisés en 2022.

Après la caserne incendie, la bibliothèque Françoise-Bédard, la glace olympique du Stade de la Cité-des-Jeunes et la mise à niveau des étangs aérés, la Ville compte ralentir la cadence au chapitre des dépenses.

L’un des plus importants projets en 2023 sera la réfection de la piste et du tarmac de l’aéroport, qui devrait coûter 6,7 M$.

Dette

Quant à la dette, elle sera estimée à plus de 68,3 M$ en 2023. La valeur des immobilisations est évaluée pour sa part à environ 231,2 M$.

Écoutez l’entrevue avec le maire Mario Bastille

« La dette est élevée, mais la qualité des infrastructures est bonne. Les services offerts répondent aux besoins » explique le trésorier Jacques Moreau. Pour ces raisons, difficile pour lui de comparer l’actuel budget de Rivière-du-Loup avec ceux adoptés par d’autres villes de taille similaire.

Un plan triennal d’immobilisation « à dégraisser »

La Ville risque également de mettre la hache dans son plan triennal d’immobilisation. Des investissements de 31,4 M$ et de 26 M$ sont pour l’instant prévus respectivement pour 2024 et 2025.

« Il va varier selon les priorités prises en 2023 et ces chiffres devront être revus à la baisse », a affirmé le maire. Plusieurs projets inscrits dans le document ne verront pas le jour à court terme.

Le conseil se prépare à une possible récession et se croise les doigts que la hausse sera moins marquée dans le budget de l’an prochain. « Peut-être 2, 3 ou 4% », lance le maire, qui veut rester prudent. Tout dépendra encore là, du taux d’inflation.

Hausse de taxes à travers les années

2018 : 2 %

2019 : 2,24 %

2020 : 4,6 %

2021 : 1,03 %

2022 : 3,8 %