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Guillaume Després : le docteur des armes à feu

Publié le 23 janvier 2025 à 14:56, modifié le 23 janvier 2025 à 14:56

Par: Louis-Philippe Morin

Plusieurs métiers plus « traditionnels » sont en voie de disparition dans la Baie-des-Chaleurs, dont celui d’armurier… Ceux qui restent se comptent sur les doigts d’une main. Nous en avons rencontré un.

À 90 ans, encore très en forme, Guillaume Després est un des seuls armuriers dans la Baie-des-Chaleurs. L’homme continue de tenir sa boutique au sous-sol de sa maison, à New Carlisle… pour se tenir occupé, dit-il. Un métier qui lui est un peu tombé dessus.

« En 1985, j’ai fait un arrêt cardiaque. En faisant un arrêt cardiaque, ça a bloqué pas mal de choses. Je suis monté à Maria… Ils m’ont reparti de nouveau… Et, c’est depuis ce temps-là… Que j’ai arrêté l’électronique parce que ça faisait beaucoup de route. », explique monsieur Després.

Originaire de Rogersville, au Nouveau-Brunswick, l’artisan est venu s’installer dans la Baie-des-Chaleurs au début des années 60. Après une brève carrière de pilote d’avion, il se spécialise en électronique, et vient travailler dans la région pour un mandat bien précis.

« Je me suis marié en 63. J’étais un ingénieur en électronique et je suis arrivé ici pour la construction de CHAU. C’est comme ça que je suis arrivé par ici, oui. », sourit l’homme de 90 ans.

Monsieur Després, veuf depuis l’an dernier, commence tranquillement à se départir de tout ce qui l’entoure. Quelques-uns aimeraient prendre sa relève, même s’il ne sont pas nombreux… Des motivés par la profession à qui il a montré bien des choses.

« Il y a un gars qui est venu me donner un coup de main… L’autre semaine. Il travaillait pour un armurier à Québec. Là, sa femme s’est trouvée de l’ouvrage par ici, et lui est venu la rejoindre. Il a travaillé pour l’armurier pendant une dizaine d’années, je pense. Il était très très bon il est jeune pas plus que quarantaine d’années. », nous dit l’armurier.

Autour de lui, des reliques, mais aussi des milliers de pièces de toutes sortes. La passion se lit encore dans les yeux du nonagénaire. Même si le métier reste nécessaire à ses yeux, il faut investir beaucoup de temps et d’argent pour le pratiquer.

« C’est qu’il n’y a pas d’équipement. Ça prend l’équipement pour faire de l’armurerie. Un tour, un tour à fer… Une fraiseuse comme ça ici en arrière. Ça prend beaucoup d’équipement. », se désole l’homme en regardant ses outils qui servent moins.

Désormais, pour devenir armurier, il n’y a qu’une école privée dans la région de Montréal. Bien cotée, elle est tout de même contingentée… Auparavant, on pouvait suivre une formation scolaire. Mais, en 2015, en raison de coupures, le cours qu’on donnait a cessé.

« Il y en avait une… En Québec et Ottawa… À Maniwaki? Maniwaki. Il y en avait une là. Maintenant tout est fermé. Pis même aux États-Unis, les armuriers, ça baisse, ça baisse tout le temps. », soupire monsieur Després.

L’armurier Després lui n’est pas encore prêt à fermer boutique.