Guerre de tarifs : l’industrie forestière et acéricole du Bas-Saint-Laurent sous pression
Publié le 5 mars 2025 à 17:58, modifié le 6 mars 2025 à 08:35
Par: Ariane Boyer
Les nouvelles taxes annoncées par Donald Trump pourraient lourdement frapper l’industrie du bois et du sirop d’érable au Bas-Saint-Laurent.
L’industrie du bois frappée de plein fouet
Avec la taxe de 25 % imposée sur les produits canadiens, le bois d’œuvre exporté vers les États-Unis pourrait bientôt être soumis à des droits combinés de près de 40 %.
Et ce n’est pas tout.
Washington mène une enquête sous prétexte de lutter contre le trafic de fentanyl, mais qui pourrait tripler le tarif antidumping actuel de 14,5 %, portant les taxes à environ 75 %.
Un véritable coup de hache pour une industrie qui dépend presque entièrement du marché américain.
David Chouinard, directeur général du Groupement forestier du Grand-Portage, s’inquiète des répercussions pour les producteurs.
« Les industries ne vivent pas des beaux moments en ce moment. Elles ne peuvent pas absorber cette augmentation-là. Donc, c’est sûr que ça va être refilé aux clients, on ne peut pas y échapper. »
Si certains producteurs ralentissent ou arrêtent la coupe, les travailleurs forestiers risquent de perdre leur emploi.
« Il y a une incertitude avec la taxe américaine, la taxe antidumping… Tout mis ensemble, on s’enligne vers une année vraiment difficile. »
Les producteurs de sirop d’érable s’adaptent, mais restent prudents
L’industrie acéricole, moins dépendante du marché américain, a déjà pris des précautions en diversifiant ses exportations.
« On vend sur de nouveaux marchés en Australie, au Japon, en Allemagne et en France », explique Justin Plourde, président des Producteurs et productrices acéricoles du Bas-Saint-Laurent.
Mais même avec cette adaptation, les producteurs restent inquiets.
« Si jamais il y a des conséquences, l’impact serait surtout sur la diminution des ventes de sirop. On a demandé au gouvernement de financer la réserve stratégique de sirop d’érable. »
Un dialogue, mais pas de solution
Cet après-midi, Justin Trudeau et Donald Trump se sont parlé pendant 50 minutes, sans parvenir à une entente sur les tarifs.
Les négociations continuent, mais l’incertitude demeure.