Groupe le Massif laisse tomber l’achat du Mont-Saint-Anne
Publié le 16 juin 2023 à 15:06, modifié le 16 juin 2023 à 15:06
Par: TVA Nouvelles

Après avoir tout fait pour acheter la station de ski Mont Sainte-Anne, Groupe Le Massif baisse les bras.
«On n’a plus de discussion: le propriétaire ne veut pas vendre. On a fait une proposition. M. Murray m’a même dit qu’elle était généreuse, mais ce n’est pas à vendre», a révélé en entrevue au Journal le président du conseil d’administration du Groupe Le Massif, Daniel Gauthier.
L’homme d’affaires a même tenté, avec un regroupement de stations de ski de l’Ouest canadien, d’acquérir l’ensemble de Resorts of the Canadian Rockies (RCR), qui exploite Mont Sainte-Anne, Stoneham et quatre stations dans l’Ouest. Le milliardaire albertain Norman Murray Edwards est resté de marbre.
Pour Daniel Gauthier, le sous-investissement à Mont Sainte-Anne nuit au reste de l’industrie, en particulier à la région de la Capitale-Nationale. Cette station était autrefois le joyau québécois du ski alpin, attirant des coupes du monde. Une série d’incidents avec les remontées mécaniques et la fermeture de certaines infrastructures au fil des ans ont marqué son déclin. Le 16 décembre 2022, la Régie du bâtiment du Québec avait ordonné la fermeture des remontées mécaniques après qu’une télécabine soit tombée au sol. La station de ski avait dû fermer ses portes jusqu’au 8 janvier et la remontée L’Étoile filante n’a pu reprendre du service qu’en avril 2023.
Même avant cet incident marquant, les déboires de la station avaient mené à la création d’un regroupement citoyen, qui a multiplié les démarches pour montrer la porte à RCR, lié au Mont Sainte-Anne par un bail de 99 ans.
Demande du premier ministre
C’est dans ce contexte qu’à la fin de 2021, le premier ministre François Legault a espéré une reprise par des intérêts québécois.
«Quand on a ouvert le Club Med, le premier ministre François Legault m’a dit qu’il aimerait que Mont Sainte-Anne retrouve ses lettres de noblesse et redevienne une propriété québécoise. J’ai entendu une certaine demande de sa part!» a révélé Daniel Gauthier, qui s’est mis à réfléchir à l’idée avec son équipe.
«Nous, on investit dans notre montagne et on essaie de faire quelque chose de beau, alors que de l’autre côté, il y a des morceaux qui tombent. Ça joue contre nous», dit M. Gauthier, qui a rêvé d’un billet de saison pour les deux montagnes, rapprochées l’une de l’autre.
Le Massif a passé un an à échafauder des plans et à calculer des investissements, puisque les remontées, les canons à neige et les chalets de Mont Sainte-Anne demandent d’être mis à niveau.
« La seule chose qui a été rénovée là-bas, c’est l’hôtel et il n’appartient pas à RCR », dit Daniel Gauthier, qui voyait un grand potentiel pour une destination de ski forte de deux sommets.
Un regroupement d’acheteurs québécois se dessinait autour de lui. Mais devant le refus net de RCR, Daniel Gauthier a décidé de laisser tomber.
«On a fait bien des approches, et j’ai dit qu’il fallait arrêter parce que ça devenait une diversion. Il fallait arrêter de voir cela comme la solution à certaines situations», a souligné Daniel Gauthier.
Valerie Lesage, Journal de Québec