Grippe aviaire : Plus de 1000 carcasses retrouvées, quels seront les impacts ?
Publié le 1 juin 2022 à 17:29, modifié le 1 juin 2022 à 17:31
Par: CIMTCHAU
Plus de mille carcasses d’oiseaux sauvages ont été retrouvées sur quelques îles du fleuve au KRTB ces derniers jours. Est-ce que ce problème pourrait prendre de l’ampleur? Quels seront les impacts sur les différentes colonies.
Il est encore difficile de prédire si le pire est maintenant derrière avec ce virus. Un total de 870 carcasses d’eider à duvet et près de 200 goélands ont été retrouvés, jusqu’à maintenant.
« La transmission entre les oiseaux est très probable. On sait que les goélands sont des oiseaux charognards, donc ils consomment les carcasses d’autres oiseaux. On sait que des animaux comme les urubus et même les pygargues ont été retrouvés dans le sud du Québec infectés par le virus », explique Jean-François Giroux, administrateur chez Duvetnor et professeur en biologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Dans les prochaines semaines, alors que les oiseaux quitteront les îles pour s’alimenter, les risques de propagation devraient diminuer considérablement, selon le biologiste. Toutefois, il n’est pas impossible que cette maladie puisse se transporter sur d’autres îles et sur la terre ferme. Rappelons que des tests ont été réalisés sur 10 carcasses de l’île Blanche, toutes déclarées positives à l’influenza aviaire.
« Pour les autres espèces animales, c’est assez limité comme transmission parce qu’ils sont des animaux aquatiques qui vivent en colonie et c’est à ce moment que le virus peut se propager », ajoute M. Giroux.
Ce virus n’est pas le premier qui décime la population des canards eiders, alors qu’en 2002, ces animaux étaient aux prises avec la bactérie du choléra aviaire. L’intervention humaine est également limitée dans les circonstances.
« Le nombre d’oiseaux dans une population varie beaucoup avec les épidémies. Les eiders ne sont pas menacés de disparaitre puisqu’ils sont bien protégés, mais les épidémies contrôlent à très long terme et amènent un certain déclin de la population. Ces oiseaux sont d’ailleurs très sensibles aux virus. Ils ont un historique très fort en cette matière », affirme le biologiste.
« On peut penser qui aura des individus qui vont devenir plus résistants, mais effectivement on ne peut pas vacciner les oiseaux comme on faisait pour la COVID-19. C’est un facteur naturel, il faudra d’essayer de comprendre davantage comment le virus est arrivé dans nos populations sauvages », termine-t-il.
Québec interpelle la population
Ces nombreuses carcasses vont demeurer sur les berges encore un moment alors qu’aucun plan n’a été mis sur pied afin de les ramasser, à l’aube de la saison estivale. Notons que les autorités rappellent qu’il ne faut pas manipuler les oiseaux sauvages morts. Il est recommandé d’aviser le ministère de la Faune lors de la découverte d’une carcasse. À ce propos, Québec souhaite informer la population quant à la façon la plus sécuritaire de se débarrasser d’une carcasse.
« De façon générale, les carcasses d’oiseaux sauvages peuvent être mises dans un sac et jetées aux ordures ménagères. Il faut éviter de toucher les carcasses à mains nues. La meilleure façon de procéder est de porter des gants et d’utiliser un sac de plastique doublé pour ramasser la carcasse, puis de jeter le tout aux déchets. La personne doit ensuite se laver les mains avec du savon et de l’eau ou utiliser une solution hydroalcoolique dont la concentration est d’au moins 60 % d’alcool », peut-on lire dans un communiqué rendu public par le ministère de la Faune.
De l’information supplémentaire sur le protocole pour se débarrasser de façon sécuritaire d’une carcasse d’oiseau sauvage mort est disponible sur le Québec.ca.
Crédit photo : Francis St-Pierre, UQAM