Grève dans les CPE: Un soupir de soulagement en Gaspésie
Publié le 9 décembre 2021 à 17:35, modifié le 9 décembre 2021 à 17:35
Par: Patrick Giguère
C’est un soupir de soulagement pour des centaines de parents de la Gaspésie. Le gouvernement du Québec s’est finalement entendu, en principe, hier avec les trois syndicats qui représentent les éducatrices des Centres de la petite enfance (CPE). Les parents ne doivent pas sauter de joie trop rapidement, car rien n’est encore officiel. Les syndiqués doivent encore prendre connaissance de la proposition et l’entériner.
Québec sort finalement le chéquier pour dénouer l’impasse qui perdure depuis le premier décembre.
«C’est correct. C’est bien. Un moment donné, il faut que ça se règle. Il ne faut pas que ça traîne!», s’exclame une femme rencontrée dans la rue.
« Tu ne peux jamais avoir tout dans la vie. Je pense que c’est une bonne chose»
C’est un soupir de soulagement pour de nombreux parents qui ont dû piger dans leur banques de congés ou faire appel à leur entourage.
Pour permettre à sa fille de pouvoir aller au travail, c’est la troisième fois cette semaine que Linda fait la route entre Paspébiac et New Richmond pour garder son petit-fils.
«La mamie vient à la rescousse du bébé. (…) Ça fait 45 minutes de route, on n’a pas le choix, il faut l’aider. Je suis contente que ça se règle. Je vais m’ennuyer de le voir à tous les jours, mais je vais le garder quand même à l’occasion», mentionne madame Castilloux, en parlant du bébé de sa fille.
C’est demain que les quelques 200 travailleurs et travailleuses des huit installations affiliées à la CSN en Gaspésie prendront connaissance de l’entente de principe. Ces derniers passeront par la suite au vote. Le résultat sera connu en soirée vendredi.
«La grève a aidé, c’est sûr et certain. L’appui de la population envers les CPE et les éducatrices, l’avenir de nos enfants est important pour la société. Le gouvernement a été obligé de s’en rendre compte. (…) Ils ont rajouté des montants assez appréciables, mais ce qui nous déçoit, c’est au niveau des ratios. Le gouvernement a refusé de parler des rations éducatrices/ enfants», dit Kent Denis, le vice-président de la Fédération de la Santé et des Services sociaux Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Rencontrée par hasard sur le terrain, une éducatrice du CPE de la Baie croit que la proposition de Québec sera acceptée par les membres.
« On s’attend à ce que ce règle. On sait que les parents sont tannés et nous aussi. Il faut que ça commence à bouger. On est comme pris entre les deux. On est pris entre les parents et le ministère. Je pense qu’on est rendu à dire oui», avance Suzanne Garon.
Si les 11 000 membres affiliés à la CSN acceptent à la majorité ce que propose Québec, la grève sera suspendue dès lundi. D’ici là, les parents retiennent leur souffle.