Grève dans les CPE: les parents appuient les éducatrices
Publié le 16 janvier 2025 à 15:33, modifié le 16 janvier 2025 à 16:58
Par: Patrick Giguère

Quelque 260 éducatrices des centres de la petite enfance de la Gaspésie et des Îles affiliés à la CSN tiendront une journée de grève jeudi prochain, pour faire pression sur le gouvernement après des mois de négociations. Plusieurs parents devront se trouver une solution de rechange d’ici là.
Toutefois, plusieurs personnes que l’auteur de ces lignes a rencontré vont garder leur enfant ou faire appel aux membres de la leur entourage pour les aider.
Les parents sont conscients de la réalité que vivent les éducatrices, qui réclament de meilleures conditions de travail.
«Nous, c’est notre troisième enfant qui est ici, et on sait qu’elles sont là pour eux. Leurs conditions pourraient être plus intéressantes. Elles méritent mieux, c’est eux autres qui forment la relève de demain», rappelle Lisa-Marie Bujold. une maman rencontrée à l’installation du CPE de la rue Campbell.
«Je encore confiance encore en eux autres. Je pense qu’elles méritent ce qu’elles demandent aussi. Elles font un job extraordinaire, c’est une passion », renchérit Félix-Antoine Gagné.
«Oui, j’ai un plan B jeudi prochain. Je vais prendre off, parce que je supporte la grève et malheureusement les éducatrices des CPE ont besoin de meilleures conditions de travail », affirme pour sa part Guillaume Berger-Richard, un père de famille croisé à l’installation de Bonaventure.
«On est prête pour se battre! On a été assez patientes et bienveillantes auprès d’eux, on est rendu là! » lance avec assurance Mélanie Babin.
Ça fait dix-huit ans que Mélanie Babin exerce le métier de technicienne de la petite enfance.
La Gaspésienne ainsi que les quelque 13 000 autres employés des CPE affiliés à la CSN sortiront dans les rues jeudi prochain, pour exercer leur première journée de grève, dans l’espoir de faire bouger les choses et d’obtenir de meilleures conditions de travail.
«Juste parce que on est dans des milieux de femmes, on n’est pas reconnues, on n’est soutenues, on n’est pas supportées et écoutées.»
Ça fait maintenant huit mois que la CSN et le Conseil du Trésor essaient de trouver un terrain d’entente.
La partie syndicale réclame notamment une charge de travail moins lourde, une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention, des primes de disparité régionale et des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants.
«Le gouvernement ne veut pas déposer qu’est-ce qu’ils ont comme plan de match. Ils disent qu’ils ont plein de solutions pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, mais on ne voit pas les textes», fait savoir Mme Babin.
Par courriel, le Conseil du Trésor indique ne pas commenter les négociations en cours, mais rappelle avoir accordé des hausses de 18 % pour les éducatrices qualifiées et spécialisées lors de la dernière ronde de négociations.
«Les 22 et 23 décembre derniers, le gouvernement a annoncé des ententes de principe avec les syndiquées représentées par plusieurs syndicats : la FIPEQ-CSQ ainsi que par deux syndicats affiliés à la FTQ. D’ailleurs, les membres de la FIPEQ-CSQ ont accueilli favorablement l’entente de principe à l’issue des assemblées générales tenues en janvier et ceux de la FTQ sont en processus de vote. Maintenant, les discussions se poursuivent avec le dernier syndicat, la FSSS-CSN. Par ailleurs, il importe de mentionner que la hausse de 17,4 % accordée au Front commun l’a été en fonction de contreparties en matière de flexibilité en organisation du travail qui ont un impact réel sur les services», rappelle le Secrétariat du Conseil du trésor.
Les éducatrices affiliées à la CSN sont sans convention collective depuis le 1er avril 2023.