Grève dans les CPE : 50 travailleuses manifestent devant les bureaux de la députée
Publié le 16 avril 2025 à 15:10, modifié le 16 avril 2025 à 15:10
Par: Louis-Philippe Morin
En marge des trois derniers jours de grève des travailleuses en CPE de la région, une manifestation avait lieu ce matin devant les bureaux de la députée de Bonaventure. Depuis janvier, les éducatrices sont sorties dans la rue 13 fois… pendant ce temps les négociations se poursuivent avec Québec. On veut pouvoir trouver une entente pour une nouvelle convention collective. Des discussions ont eu lieu la fin de semaine dernière, mais rien n’a transpiré. En contrepartie, les travailleuses pourraient débrayer davantage dans les prochains jours… et peut-être même déclencher une grève illimitée.
Pour le dernier des trois jours de grèves prévues cette semaine, une cinquantaine de travailleuses en CPE, venues des quatre coins de la Baie-des-Chaleurs, s’étaient donné rendez-vous devant les bureaux de la députée de Bonaventure, à Carleton-sur-Mer.
On voulait se faire entendre… Mais aussi montrer l’impatience devant les faibles avancées à la table des négociations entre Québec et les représentants syndicaux.
« On espère que ça se règle enfin. On est venu passer un message à madame Blouin… On savait qu’elle n’était pas présente, comme l’ensemble des députés. On est venu cogner à la porte pour voir si madame Blouin avait un mot à dire pour encourager le personnel des CPE de la Gaspésie. », nous dit Éric Babin, représentant syndical de la CSN.
La pierre d’achoppement concerne, évidemment, l’échelle salariale… mais plusieurs autres dossiers devront être réglés… Parce que, sur le terrain, la situation au quotidien est ardue.
« C’est vraiment difficile. J’aime le métier. Je suis nouvelle… Mais je vois que c’est difficile. J’imagine mes collègues qui sont vraiment… Qui ont de l’expérience dans le domaine, c’est vraiment difficile. J’aimerais que notre voix soit bien transmise. », nous dit cette jeune travailleuse.
« En CPE, c’est difficile. On a des enfants besoin particulier. On a besoin d’aide, on a besoin de soutien, en ce moment, beaucoup beaucoup. C’est ce qu’on réclame. », ajoute une collègue.
Si le gouvernement tente de relayer le message que ce mouvement de grève place les parents en situation difficile, sur le terrain, on sent plutôt la solidarité.
« Moi je soutiens à 100 %, les éducatrices… Je trouve ça un peu dommage que madame Catherine Blouin n’est pas présente présentement. », nous dit ce papa, entouré de ses deux enfants.
Pour l’ensemble des travailleurs et des gestionnaires de CPE, la négociation actuelle pourrait paver la voie à un avenir plus lumineux…
« Présentement, on est à bout de souffle… On n’a pas de relève. On n’a pas de remplaçante. On vit avec ce qu’on a… On fait nos cinquièmes journées pour tenir le réseau à bout de bras. On veut être reconnues. On veut que la profession continue à perdurer dans le temps. », raconte Chantal Henry, présidente l’installation de Bonaventure.
En toute fin de manifestation, les gestionnaires des CPE de la Baie-des-Chaleurs sont venues ajouter leurs voix… Venues déposer une lettre à la députée demandant d’investir dans le réseau pour une meilleure qualité éducative… Malheureusement, on nous a interdit l’entrée… Mais la teneur du message nous a été résumée.
« Je ne sais pas ce qui nous attend. On s’en venait tout à l’heure, en voiture et on se disait : qu’est-ce qui va arriver avec le réseau des CPE? Est-ce qu’on va devenir des réseaux privés? … On développe présentement… La ministre coupe des rubans un peu partout au Québec, mais, ce qu’on ne sait pas, c’est que ces places-là, qu’elle développe, elles sont vides. Elles ne sont pas occupées par des enfants, parce qu’il n’y a pas de travailleuses pour aller travailler. », termine Julie Dalpé, directrice du CPE de la Baie.
Les travailleuses doivent retourner en CPE dès jeudi… Mais pourraient retrouver leurs pancartes bientôt si rien ne se règle… Un mandat de grève illimitée pend au bout du nez du gouvernement et pourrait compliquer les choses pour bien du monde : petits et grands.