250 sacs de 2 kilos d’engrais produits à base de carcasses de crabes sont désormais sur les tablettes aux Îles-de-la-Madeleine.

« Au printemps on a déshydraté un peu de crabe qu’on a mis en poudre et on a fait un premier 205 sacs de deux kilos. Donc, une petite production, mais elle va permettre quand même de sonder l’intérêt des madelinots à se munir d’un tel produit », raconte l’agronome du CERMIM Olivier Richard, responsable du projet.

En 2018, la communauté maritime des Îles a souligné la nécessité de gérer ses déchets de manière plus efficace. L’exportation des matières résiduelles est un fardeau financier. Devant ce problème, le CERMIM a mis sur pied un projet-pilote qui aurait le potentiel de revaloriser 1000 tonnes de résidus de crabe.

« On n’est pas les premiers, on n’est pas des pionniers, mais on s’inspire de ce qui se fait ailleurs, et pourquoi ne pas utiliser une recette gagnante pour régler notre problématique », mentionne l’agronome du CERMIM

Le projet est porteur de sens pour la communauté, puisqu’il valorise l’union entre écologie et économie, notamment avec l’application du concept d’économie circulaire. Cela réduit la chaine de valeur et qui réjouira le secteur agricole.

« Moi je pense que c’est un bel exemple d’économie circulaire parce que les déchets de l’industrie de la pêche peuvent devenir les intrants de l’agriculture et en particulier les crustacés. C’est quand même assez riche parce que, en fait, tout ce qui vient de la mer, généralement c’est assez riche en toutes sortes de minéraux », déclare le maraîcher du Jardin du village à Caplan, Étienne Goyer.

Les produits de la mer ont d’excellentes propriétés pour servir d’engrais. Ils contiennent énormément de minéraux qui0 nourrissent les cultures efficacement.

« L’azote qui est une des principales composantes de l’engrais minéral est produit à base de gaz naturel et, le gaz naturel, c’est un combustible fossile, donc ça vient avec  une empreinte écologique qui est quand même assez importante. Donc, si on est capable de trouver des sources d’azote qui ne sont pas dépendantes de l’énergie fossile c’est vraiment gagnant », explique le maraîcher de fruits et légumes biologique

Dans un avenir rapproché, le projet-pilote pourrait prendre de l’expansion. D’ici là, espérons que la pêche au crabe s’améliore pour que l’économie circulaire puisse pleinement jouer son rôle.