Gesgapegiag brise son cycle de violence
Publié le 14 décembre 2017 à 16:24, modifié le 14 décembre 2017 à 16:26
Par: CIMTCHAU
La communauté de Gesgapegiag s’unit pour contrer la violence envers les femmes autochtones. Elle s’inspire de l’exposition itinérante Walking with our sister qui a dévoilé aux communautés autochtones toute la violence qu’ont subie près de 2000 de leurs femmes. Gesgapegiag n’est pas en reste.
L’exposition Walking with our sister rassemble les communautés autochtones canadiennes sur une problématique commune : l’assassinat ou la disparition de leurs femmes. Ce sont les familles des victimes elles-mêmes qui créent les œuvres. Pour elles, chaque mocassin permet à l’esprit de la disparue de perdurer.
« L’exposition a commencé il y a environ 8 ans. L’organisatrice espérait recevoir 600 mocassins, mais pendant le voyage dans le Canada des mocassins ont été ajoutés », explique Darlene Jerome, éducatrice en culture à Gesgapegiag.
Darlene Jerome, elle aussi victime de violence, a rejoint l’exposition à Halifax. Elle a alors ajouté quatre œuvres, une pour chaque femme de Gesgapegiag qui a été assassinée à la suite de violence domestique. L’une d’entre elles était sa cousine : « Durant ma guérison, j’ai appris beaucoup. Je suis plus balancée, mon alimentation a changé, la façon dont je prends soin de moi aussi ».
« C’est encore un problème qui existe dans notre communauté et il y a toujours un gros travail à faire », mentionne Pamela Charlong, directrice du Centre Walgwan.
Inspirée par cette expérience, Darlene Jerome organise des activités pour briser le cycle de la violence : « Gesgapegiag est rendu une communauté forte et unie. Nous sommes différents départements qui travaillent ensemble pour trouver des solutions ».
« Ils font la prévention dans les écoles primaires et secondaires, et ça commence déjà à la cinquième année », explique Pamela Charlong. Elle ajoute : « Il y a une équipe de santé mentale maintenant. Tout ça ensemble amène la communauté à être plus en santé ».
Pamela Charlong vient en aide aux jeunes adolescentes autochtones qui ont été victimes de violence. À Gesgapegiag, elle constate un changement dans les mentalités : « J’ai été victime de violence pendant 10 ans. Au niveau de la sécurité publique, on voit de grandes améliorations pour le support des victimes qui sont violentées. Le support est là ».
L’exposition itinérante des mocassins se termine en 2019. Darlene Jerome espère ensuite rapatrier les leurs pour les exposer à Gesgapegiag afin que la communauté se souvienne de ses quatre femmes assassinées et qu’elle apprenne de son passé.