Fraudés mais pas remboursés
Publié le 16 février 2021 à 16:50, modifié le 16 février 2021 à 20:59
Par: Patrick Giguère
Deux Gaspésiens se rappelleront longtemps de leur dernière visite sur la plateforme d’achats en ligne de Facebook. Alors qu’ils souhaitaient acheter une voiture, ils se sont fait frauder pour 1 600 dollars.
En juillet dernier, Denis Dion repère sur Marketplace un VUS à vendre pour 1600$. Rapidement, il s’empresse d’écrire au vendeur qui lui demande de lui faire un virement Interac afin de s’assurer du sérieux de l’acheteur. Le mot de passe du virement n’est toutefois pas divulgué. Le présumé vendeur encaisse pourtant l’argent immédiatement.
« C’est sûr que ça fait mal un peu quand tu as travaillé tout l’été pour serrer quelques piastres pour passer l’hiver », rage Denis Dion.
Jonathan Grenier de Pabos-Mills est lui aussi tombé dans le piège alors qu’il devait rencontrer l’acheteur à Amqui.
« Une heure avant d’arriver à Amqui, je me suis dit que j’allais l’appeler, mais le téléphone ne répondait pas (…) Je vais à la caisse et c’était à 1 600 $ dans mon compte » , raconte Jonathan Grenier.
Mais comment le transfert d’argent a-t-il pu être réalisé alors que l’arnaqueur ne connaissait pas les mots de passe de ses victimes ?
« La victime va être amenée vers un site de contrefaçon et la victime va entrer le mot de passe de son virement. De cette façon-là, le cybercriminel va recevoir le mot de passe et va pouvoir encaisser l’argent », explique le directeur des opérations chez Solution Infomédia, Félix Perreault.
Les deux hommes qui ont porté plainte à la police n’ont jamais revu la couleur de leur argent.
« J’ai eu un appel d’un enquêteur qui s’était rendu loin. Il savait que c’était un monsieur qui avait retiré l’argent dans un guichet automatique à Montréal. Ils ( les policiers) avaient fait un bon bout de chemin, mais ils ont décidé d’arrêter l’enquête là » , dit monsieur Dion.
« S’il y a des caméras dans les guichets, ils seraient supposés de savoir c’est qui. S’ils savent c’est qui, qu’ils le fasse payer et ils seraient supposés de nous rembourser. Ça fait presque qu’un an. 1600 $ c’est de l’argent pour quelqu’un qui ne travaille pas » , rapporte monsieur Grenier.
Difficile de mettre la main au collet de ces escrocs, selon le centre Antifraude.
« Lorsque les fraudes sont dirigées vers l’internet , à ce moment-là c’est certain que les fraudeurs utilisent les technologies à leurs avantages pour être capables justement éviter de se faire reconnaître ou de se faire appréhender par les services de police » , explique le sergent à la Gendarmerie royale du Canada , Guy-Paul Laroque.
Desjardins et la Sureté du Québec ont décliné notre demande d’entrevue.
Une histoire qui en fera réfléchir plusieurs et qui rappelle sans contredit que l’argent liquide demeure le moyen le plus sécuritaire pour régler une transaction.