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Francisation coupée : « C’est comme dire au revoir pour une deuxième fois »

Publié le 29 novembre 2024 à 17:11, modifié le 2 décembre 2024 à 13:46

Par: Ariane Boyer

Des enseignants et leurs élèves en francisation ont manifesté ce midi devant les bureaux de la députée Amélie Dionne pour dénoncer des coupes majeures dans les services de francisation offerts aux adultes.

Des élèves venus de partout, du Brésil, de la Tunisie et de la Colombie, se sont joints à leurs enseignants pour exprimer leur désarroi face à la situation. « Je voudrais demander au gouvernement, s’il te plaît, de ne pas arrêter la francisation, parce que c’est très important pour nous », a plaidé une élève lors de la manifestation.

Une crise budgétaire ou une mauvaise gestion?

Selon Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ), la situation découle d’un problème de gestion des budgets par le gouvernement du Québec. « La façon de répartir les sommes pour la francisation se référait à l’année 2020-2021. À cette époque, il n’y avait presque pas d’élèves issus de l’immigration qui suivaient ces cours. Aujourd’hui, ce sont 200 élèves qui vont perdre leur cours et 15 enseignants qui perdront leur emploi. »

La députée Amélie Dionne, dans une déclaration écrite, a toutefois affirmé qu’aucune coupe budgétaire n’avait été effectuée. « Le financement octroyé pour la francisation a été atteint. En collaboration avec les CSS, on poursuit nos démarches pour trouver des solutions. Les élèves affectés par une annulation de cours ont été contactés par les équipes de Francisation Québec», a-t-elle précisé.

Plus qu’un cours, une famille

Pour Sarah Michaud, enseignante en francisation, ces cours dépassent l’enseignement. « Ça va au-delà de l’apprentissage de la langue, j’ai l’impression qu’on est devenu une deuxième famille pour eux. Une famille qu’ils ont parfois laissée derrière », explique-t-elle.

Cette dimension humaine est aussi soulignée par les élèves. « Grâce à mes profs, je connais mieux l’histoire du Québec. Pour moi, c’est quelque chose de formidable », raconte une élève. Une autre ajoute : « C’est vraiment ma deuxième famille. Les perdre, c’est comme dire au revoir pour une deuxième fois. C’est un moment très triste pour moi. »

Un appel au retour en classe

Les élèves demandent à reprendre leurs cours rapidement pour finir ce qu’ils ont commencé. « De parler français, écrire en français, c’est essentiel pour avoir notre projet de vie au Québec », conclut une manifestante.