« Moi, je me suis sentie comme une criminelle… On aurait dit qu’on avait battu quelqu’un, qu’on avait violé quelqu’un. »
– Sophie Durand, copropriétaire

Les propriétaires du foyer Chez Soi à Saint-Basile sont consternés. Tout a commencé au mois d’octobre dernier, lorsque des représentants du ministère sont débarqués. Deux résidents se trouvaient seuls sur le balcon, en attente de leur transport.

« J’étais assise dans mon bureau, mais comme ils ne m’ont pas trouvée tout de suite dans le foyer, ils ont dit qu’il n’y avait pas d’employés. »
– Sophie Durand, copropriétaire

« L’appartement en arrière a toujours été le bureau, mais d’après le Développement social, tout à coup, ça ne fait plus partie du foyer parce qu’ils ne veulent pas l’inspecter. »
– Bruno Morin, copropriétaire

Moins de 24 heures plus tard, sept plaintes relatives à la protection des adultes ont été déposées. Elles ont ensuite été jugées non fondées, selon les propriétaires.

« Tu te casses la tête : qu’est-ce qui est arrivé ? Il te passe toutes sortes d’idées par la tête. Est-ce que c’est quelque chose qui est arrivé avec un employé ? Et ça, ils ne le disent pas quand il y a une mesure de protection. »
– Bruno Morin, copropriétaire

Sous le coup de l’émotion, ils ont mentionné vouloir fermer leur foyer.

« C’était trop. Mais on a regretté tout de suite. On lui a supplié d’arrêter ça, qu’on ne voulait pas que les résidents quittent. »
– Sophie Durand, copropriétaire

« Oui, on a dit quelque chose sous le coup de la colère qu’on a regretté. Mais quand on leur a demandé un sursis, ils auraient dû prendre du recul un peu et réfléchir. Ce ne sont pas des criminels. »
– Bruno Morin, copropriétaire

Les 12 résidents ont dû être relocalisés. Huit mois plus tard, les proches sont toujours bouleversés.

« J’étais tellement contente quand elle a trouvé ce foyer-là… Ils tiennent ces résidents-là à cœur. C’est du monde en or. »
– Yvonne Morneault, mère d’une résidente

« Mon frère dit : “J’aimais tellement ça chez Bruno et Sophie. C’était mon chez-nous à moi.” Et il pleure. »
– Denise Bélanger, sœur d’un résident

Au terme de son enquête, le ministère du Développement social a confirmé vendredi dernier que la fermeture est définitive.

« Vous êtes officiellement fermés. Il n’y a aucun appel. La seule chose que tu peux faire, c’est prendre un avocat. »
– Sophie Durand, copropriétaire

« On demande l’aide du public. Nous, on n’a pas une once à se reprocher… Envoyez des lettres à la ministre, surtout. »
– Bruno Morin, copropriétaire

Un dernier cri du cœur est lancé par les familles.

« On aimerait bien que le gouvernement révise leur dossier comme il faut. Je ne sais pas ce qu’on va faire… Il faut que le foyer rouvre. Il le faut. »
– Denise Bélanger, sœur d’un résident