« On peut en dire qu’en termes de température, la saison fut très clémente, idéale. La température a été très clémente pour la saison 2024. On a manqué globalement une journée de pêche. », lance d’abord, le directeur général du Regroupement des pêcheurs du sud de la Gaspésie.

Après 68 jours en mer, les homardiers de la Gaspésie peuvent ranger leurs casiers. Rarement a-t-on vu de meilleures conditions pour la pêche au fameux crustacé. Malgré tout, sans avoir tous les chiffres comptabilisés par le MPO, les regroupements de pêcheurs estiment que les captures sont à la baisse.

« La baisse se situerait, dépendamment des secteurs, entre cinq… Dans le sud de la Gaspésie, là… Entre 5 % et 25 % de ce qu’on peut voir. », croit le pêcheur.

Une baisse qui pourrait s’expliquer par bien des facteurs…

« On a eu un problème aussi, cette année… Évidemment la force des courants et des marées. Les marées furent très très fortes cette année. On a enregistré du 5 pieds 1, 5 pieds 2 à marée haute. C’est du rarement vu. On n’a jamais vu ça.… On voit ça au mois de janvier ou en décembre de chaque année à cause, évidemment, du solstice. », analyse monsieur Cloutier.

Les homardiers ont aussi observé un comportement plutôt curieux des homards : la ponte précipitée des femelles. Habituellement, ce phénomène arrive plus tard en saison, au début juillet. Cette année, les femelles ont relâché leurs œufs autour de la Fête nationale.

« Probablement que le réchauffement de cette année… On a observé que l’eau était beaucoup plus chaude rapidement. Probablement le réchauffement des conditions climatiques… Du climat. Ça fait en sorte que l’eau s’est réchauffée plus rapidement cette année ce qui a déclenché la ponte. »

Rien, toutefois, pour entamer l’optimisme des futures pêches… Même si on perçoit un possible changement dans les déplacements des homards.

« La problématique n’est pas encore observable. On sait que quand l’eau, ou la température de l’eau, va atteindre 25 degrés… Là, ça va être un vrai problème. Les homards vont vouloir migrer pour aller chercher une température à laquelle ils peuvent vivre. », soupire le directeur général.

Difficile de parler avec les homardiers sans aborder les prix au débarquement. Le sujet est délicat… surtout que les prix sont encore, approximativement, les mêmes qu’en 2021. Le Regroupement des pêcheurs du sud de la Gaspésie croit que le volume de captures en Nouvelle-Écosse a eu un effet indésirable.

« La pêche ferme le 31 mai dans le sud-ouest… Les captures ont été très très bonnes. À ce moment-là, ça fait une augmentation du volume disponible sur le marché. Donc c’est ce qui aurait fait diminuer, en fait, la demande. », constate l’intervenant.

Les chiffres officiels des captures ne seront connus qu’en août, un irritant pour les regroupements de pêcheurs de la Gaspésie qui aimeraient comparer leurs saisons et pouvoir, disent-ils, répondre plus précisément aux journalistes.