Fernand Boudreau : un barbier retraité encore passionné
Publié le 13 avril 2022 à 13:46, modifié le 13 avril 2022 à 13:48
Par: CIMTCHAU
Après une carrière de 68 ans comme barbier, Fernand Boudreau de Carleton-sur-Mer est toujours aussi passionné par son métier. Même s’il est à la retraite depuis le début de la pandémie, l’homme de 88 ans retrouve à l’occasion ses ciseaux au grand plaisir de la clientèle.
Barbier un jour, barbier toujours.
« Moi, ce que j’aimais faire, c’est un gars qui arrive ici et que ce n’est quasiment pas du monde. Ce n’est pas peigné, pis quand il sort je trouve que j’ai fait une belle sculpture », raconte le barbier de formation, Fernand Boudreau.
Ce dernier est bien connu à Carleton-sur-Mer et partout dans la province. C’est la pandémie de COVID-19 qui l’a forcée à prendre sa retraite après une carrière de 68 ans.
« Quand ils ont dit qu’il fallait faire le grand ménage après chaque client, non! […] Mon rêve, ça aurait été de mourir en arrière de ma chaise, mais je vais être obligé de mourir chez nous », dit en riant monsieur Boudreau.
L’homme de 88 ans est toujours passionné par son métier, si bien qu’il continue à l’occasion de manier les ciseaux dans son ancien salon maintenant opéré par la barbière Sylvie Allard.
« Avec sa permission par exemple et la permission du client […] Oui, une fois par semaine, parfois je viens deux fois, trois fois. Parfois, je suis des semaines sans venir », explique-t-il.
« J’adore ça et les clients adorent ça. Je le regarde pis j’aime ça quand il va faire des coupes parce que je l’admire. Il ne voit pas bien, mais ses coupes sont toujours parfaites », assure la coiffeuse et barbière, Sylvie Allard.
Ce n’est effectivement pas ses cataractes qui l’empêchent d’opérer sa lame de rasoir. Monsieur Boudreau est né dans une famille de barbiers. Il transmet aujourd’hui son savoir.
« De temps en temps, je fais le professeur, mais elle n’écoute pas trop », confie en souriant monsieur Boudreau au sujet de son élève Sylvie.
« Il m’a montré, pis j’apprends encore. Pis, c’est vrai que je suis tête de cochon desfois », avoue madame Allard.
Une coupe de cheveux chez le barbier de la Baie-des-Chaleurs coûtait 65 cents dans les années 1950. Ce prix a augmenté à 12,50$ en 2020.
« Si c’était à refaire aujourd’hui, je crois que je ne serais pas barbier. Pourquoi? Parce que je trouve que les jeunes ont des coupes de cheveux qui n’ont pas de bon sens », mentionne le barbier retraité.
Dans les prochaines semaines, Fernand Boudreau continuera de rendre visite à la nouvelle barbière de Carleton-sur-Mer. Sylvie Allard désire pour sa part poursuivre la tradition du salon rendez-vous pour encore longtemps.