L’entrepreneur d’expérience a dû prendre cette décision à contrecœur alors qu’il est propriétaire de l’établissement depuis 12 ans. Il est dans l’entreprise familiale depuis plus de 30 ans. Pour François Rossignol, la pilule est encore difficile à avaler.

« L’homme d’affaires est serein avec la décision, c’est un no brainer. L’être humain est un peu amer, déçu et fâché encore. Moi, ma job dans la vie c’est d’opérer un commerce de loisirs, ce n’est pas de gérer un système de santé. Présentement, je suis victime d’un système de santé qui a été délaissé depuis 30 ans », affirme-t-il.

« C’est rendu normal pour le gouvernement de fermer des entreprises. La première fois, on était tous à la même place. On a fermé l’économie au complet », ajoute-t-il.

Son entreprise avait le vent dans les voiles avant l’arrivée du virus, alors qu’il avait mis sur pied un projet de rénovations à l’été 2020 évalué à 350 000 dollars, mais celui-ci est tombé à l’eau. Depuis le début de la pandémie, il a dû composer avec quatre fermetures, une réalité avec laquelle il est difficile de travailler, selon lui, notamment en ce qui a trait à la rétention de personnel. Malgré tout, il dresse un bilan positif, un parcours parsemé de souvenirs qu’il gardera bien en mémoire.

« Je suis fier de ce qu’on a fait depuis 30 ans ici. Et avec la vague d’amour qu’on a sur les réseaux sociaux, je suis reconnaissant. J’ai fait une bonne job. Je me lève le matin et je suis capable de me regarder dans le miroir. C’est une décision d’affaires et une décision pour ma santé mentale aussi », explique l’homme.

Manque d’appui

Pour la suite, le principal intéressé se donne quelques mois pour se reposer et voir les options qui se dresseront devant lui, mais une chose est certaine, il met une croix définitive sur le domaine des loisirs. Ce dénouement aurait pu être différent, s’il avait reçu un soutien financier adéquat, selon lui.

« On ne peut pas demander à des entrepreneurs pendant deux ans et demi de mettre leur business sur pause, de ne plus pouvoir développer. De continuer à s’endetter juste pour survivre. J’ai trouvé ça très dommage », dit François Rossignol.

Il dénonce ne pas avoir obtenu d’aide de la Ville de Rivière-du-Loup. Il avait demandé de retarder ses paiements de taxes sans avoir de pénalités ou d’intérêts, ce qui lui a été refusé, quatre mois plus tard. Il a reçu de l’aide de la part du gouvernement fédéral, mais seulement sous forme de prêts. Des montants qui se chiffrent à plus de 120 000$.

De son côté, la Ville explique qu’il est « illégal pour une municipalité d’octroyer des subventions directes à des entreprises, à moins qu’elles ne soient données dans le cadre d’un programme bien encadré, par exemple un programme de crédit de taxes. Un tel programme existe d’ailleurs à Rivière-du-Loup », peut-on lire dans un échange de courriels.

Malgré tout, la réputation du Salon de quilles 600 n’est plus à refaire. Connu de tous, et ce, partout à Québec, plusieurs excellents athlètes ont performé à cet endroit. De nombreuses émissions de quilles produites par CIMT ont d’ailleurs été tournées pendant une dizaine d’années à l’intérieur de l’établissement. Notons que cette importante institution dans le paysage louperivois a débuté ses activités au 600 rue Lafontaine, avant de déménager à l’intérieur de son emplacement actuel en 1992.

L’établissement est toujours fermé au public et aucun assouplissement n’a été mentionné dans les dernières semaines pour ce qui est du domaine des loisirs, mais François Rossignol souhaite ouvrir le plus tôt possible afin de permettre à ces adeptes de ce sport de pratiquer une dernière fois sur ces allées.