La fermeture, bien que temporaire, du musée amène évidemment un grand sentiment de déception au sein des musées de la Gaspésie. Même si la nouvelle n’est pas une surprise complète…

« Ça fait deux ans qu’on travaille ensemble, avec un groupe de musée de l’Est-du-Québec, justement à faire des représentations aux gouvernements pour éviter une situation comme celle qui se passe en ce moment à Rimouski. On aurait souhaité que ça n’arrive pas. », explique Martin Roussy, directeur général au Musée de la Gaspésie.

« Vu l’augmentation des frais, vu l’augmentation… Vu combien ça coûte monter une exposition? Quand le financement ne suit pas forcément l’augmentation des frais… Ce n’est malheureusement pas surprenant. », ajoute sa collègue du Musée acadien du Québec, Myriam Custeau.

La nouvelle de cette fermeture inquiète… mais ne surprend pas les institutions culturelles des régions éloignées. Chaque jour, ces dernières doivent faire des acrobaties budgétaires pour continuer d’offrir qualité et quantité à sa clientèle. Les investissements en Culture ne suivent pas, alors que les coûts, eux, explosent.

« Toutes les régions éloignées le vivent : il y a une augmentation de l’inflation. Ça touche beaucoup-beaucoup les musées. La circulation des expositions, le transport et tout ça, ça coûte beaucoup plus cher… Ça a presque doublé. C’est certain que ça vient impacter le financement des musées en région. », laisse tomber Céline Breton, directrice générale chez Culture Gaspésie.

Si les musées sont en bonne santé en Gaspésie, on sent tout de même une fragilité. Il n’en faudrait pas beaucoup pour faire basculer la situation. La solution, selon les acteurs du milieu, une meilleure répartition des subventions, en tenant compte de l’éloignement.

« Pourquoi est-ce qu’il faut couper sur la qualité, la quantité de choses qu’on peut montrer aux communautés dans nos régions? Parce qu’on est éloignés? Un moment donné, il faudrait que les budgets soient modulés. C’est une évidence parce que c’est une injustice. C’est vraiment une injustice. », soupire madame Custeau.

« Le contexte n’est pas bon pour sortir de l’argent, afin de soutenir les musées. Mais, on est dans une position, je dirais, quand même, où on essaie de trouver des solutions. On ne fait pas la sourde d’oreille à Québec au contraire on est à l’écoute. », nuance Martin Roussy.

Une étude menée par Culture Gaspésie en 2022 conclut à l’importance de ce secteur… On compte un peu plus de 1600 emplois reliés à la culture, un secteur aussi important que la foresterie, les mines et les pêches. La même étude évaluait même qu’un dollar investi en culture rapportait le double.

« Chaque dollar investi en culture va générer deux dollars de retour en retombées économiques. Donc, c’est un des secteurs où le retour sur l’investissement est le plus important. Donc : investissons en culture! », termine, en souriant, Céline Breton.